Dérangement. [Pv=Libre]

L

a journée du mardi se terminait habituellement à 13 heures pour Jack et ses camarades de classe. Comme toujours, après avoir mangé, le rouquin se rendait dans son « habitat naturel », la forêt interdite. Il ne fut pas difficile pour lui de s’y rendre, il lui suffit d’esquiver Hagrid, le géant, et de se rendre le plus discret possible, chose qu’il savait très bien faire. Dans sa besace, située au niveau de sa taille, reposait un livre sur les sortilèges et un carnet de note qu’il adorait remplir à chaque fois qu’il se rendait dans ce lieu sombre. Il contenait entre autre ses expériences face à certaines créatures, des détails sur ces dernières, ainsi que sur la flore, mais aussi une carte relativement petite glissée entre la seconde de couverture et la première page. Jack considérait son petit cahier comme un journal intime, et redoutait secrètement le jour où quelqu’un tomberait dessus pour la seule et bonne raison que l’on trouve au moins une fois par page le mot Forêt Interdite, et donc, la personne mettant la main dessus saurait alors où est-ce qu’il aimait se rendre, et pourrait le « contrôler » en le faisant chanter car la forêt porte bien son nom…

T

oujours fut-il que, malgré les interdictions lancées par les dirigeants de l’école, Jack n’avait pas peur de s’y rendre pour se relaxer. Il connaissait beaucoup de choses sur la forêt, pour ne pas dire énormément. Depuis son premier jour à l’école de Poudlard, il ne faisait que ça, s’y rendre sans cesse, sans se soucier des dangers. D’une certaine manière, il s’en souciait puisqu’il avait appris de nombreux sortilèges au cours de son année, mais, de manière générale, il savait ce qu’il fallait faire lors des situations tendues. Enfin, il fut entré dans ce lieu magique, pas dans le sens « physique » du terme, mais dans le sens spirituel. En effet, Jack ne trouvait ce lieu charmant, divertissant, certes, mais surtout « porteur de bonnes choses ». Il ne savait pas pourquoi, mais c’était sans doute du au fait qu’il était né dans la Tourbière, et que cette forêt n’était autre qu’une des caractéristiques de ce lieu si humide.

A

près s’être enfoncé plus profondément dans les bois, il rejoint un petit bosquet, au centre d’une clairière, qu’il avait l’habitude de côtoyer , et s’approcha de son arbre préféré : Un saule pleureur, prenant racine au bord d’une petite rivière charmante, contenant cependant des créatures parfois carnivores … Toutefois, Jack n’était pas là pour se baigner, et il souleva une branche couverte de feuilles d’un vert clair et pâle, et il s’assit, en s’adossant contre le tronc de l’arbre majestueux. Le jeune homme rabaissa sa capuche, aux couleurs forestières, et ouvrit sa besace d’où il sortit en premier lieu son livre sur les sortilèges. Il se rendit alors à la page numéro 235, et entama la lecture relatant les effets du sortilège Incarcerem. Entre autre, la page nous affirmait que des cordes jaillissaient du bout de la baguette, pour ligoter un animal, un objet, ou tout bonnement un autre sorcier.

A

lors commença un petit entraînement contre une pierre, située devant Jack, à environ 4 ou cinq mètres de lui. Il pointa sa baguette devant l’objet, et récita la formule : « Incarcerem ! ». Les premiers résultats furent déplorables, mais, alors qu’il persistait, les brindilles qui sortaient au départ de la baguette se changèrent en ficelles, et tandis qu’il poursuivait son entraînement, son renard, Dolus, précédemment allongé au bord de la rivière, se releva, sa truffe s’agitant quelque peu, sentant une forme de vie approcher. Il s’approcha de Jack, et s’assit à côté de lui. Le rouquin, connaissant parfaitement bien son animal, n’eut pas de problème à déchiffrer son « langage », et il commença à escalader l’arbre, oubliant son livre sur les sortilèges au sol…Alors qu’il atteignait presque le sommet, qui n’était qu’à 5 mètres de hauteur, il vit la personne découverte par Dolus entrer dans le petit abri que formaient les feuilles du saule pleureur. Cette dite personne ramassa le livre, se doutant de la présence de quelqu’un, et Jack se laissa tomber derrière elle, sa baguette en avant, pointée sur le dos de l'inconnu(e), ne se brisant aucun os grâce à son agilité. Il attendit une réaction du visiteur, ou de la visiteuse.

Louise s'ennuyait beaucoup dans le château. C'était mardi après-midi et malgré que les cours continuaient, elle n'avait pas cours à ce créneau là, pendant plus de deux heures. Elle se demandait bien ce qu'elle pourrait faire pour s'occuper, ne voulant vraiment pas rester dans ce fauteuil à regarder le ciel dégagé. Elle pensa alors qu'elle pourrait peut-être se faire une petite sortie à l'extérieur. Et peut-être dans la forêt interdite. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois que son loup était sorti. Là, personne ne pourrait la voir et elle pourrait se défouler. Elle prit quand même son manteau, au cas où elle devrait se retransformer. Ce n'était pas terrible de se retrouver juste avec l'uniforme. Malgré que l'hiver soit fini, elle trouvait qu'il faisait encore un peu froid. Elle descendit vers le hall et arriva dans le parc. Elle commença à se promener. Quand elle fut proche de la cabane de Hagrid, le garde chasse, elle fit bien attention. Elle ne voulait pas se faire prendre. Heureusement pour elle, aucun géant à l'horizon. Elle mit les pieds dans la forêt et soupira de soulagement. Ca faisait si longtemps... Elle huma l'air. Un bonne odeur d'arbre flottait. Tranquillement, elle commença sa transformation. Elle se concentra sur les pattes, le museau, le corps, la queue. Bientôt, à la place où elle se tenait quelques minutes auparavant, se tenait une louve noire aux yeux dorés. Ses sens exacerbés, elle marcha doucement sur le sol couvert d'épines en tout genre. Silencieuse comme la nuit, elle allait où ses pattes l'emmenait.

Soudain, une odeur se fit plus présente, plus récente. Un être humain était passé par là peu de temps avant. Grognant discrètement, elle s'approcha. Elle pila net à trois mètres d'un magnifique saule pleureur. L'humain était encore là! Et pas seul apparemment. Il semblait accompagné d'un autre animal, un renard vraisemblablement. Elle redevint l'humaine qu'elle était au départ et s'approcha. Elle souleva les branches du saule, faisant bien attention à ne pas l'abîmer. Ah le saule, arbre de la lune. Elle regarda autour d'elle mais personne ne semblait être là. Un objet attira son attention. Un livre? Qu'est-ce qu'un livre pouvait bien faire là. Elle se pencha et le ramassa. Un livre sur les sortilèges septième année. Il semblait très intéressant mais paraissait déplacé en ce lieu. Elle voulut l'ouvrir afin de savoir qui l'avait laissé là, quand un léger bruit derrière elle l'arracha à sa concentration. Elle se retourna vivement pour faire face à... une baguette! Un baguette tendue vers elle, la menaçant. Elle écarquilla un peu les yeux et dévisagea son adversaire. Elle ne savait dire s'il avait les cheveux roux, rouges ou encore violets. Peut-être un mélange de tout ça. Mais surtout ses yeux. Des yeux verts très impressionnants. Qu'allait-il donc faire? Allait-il lui jeter un sort? Dans ce cas, elle ne pourrait rien faire. Elle était persuadée que s'il lui prenait l'envie d'esquisser un mouvement vers sa baguette, elle se prendrait tout de suite un maléfice en pleine tête. Elle se souvint alors d'une chose débile. Comme une idiote, elle avait oublié sa baguette. Elle l'avait laissée dans sa valise. Elle jeta un coup d'oeil au livre, puis à l'étrange garçon en face d'elle. Elle toussota et dit d'un ton froid et égal qui lui était familier:

" Euh? Ce livre est à toi? Tu ferais mieux d'en prendre plus soin. Et peux-tu baisser ta baguette? Je ne t'attaquerai pas. De toute façon, je n'ai pas la mienne."

Mais quelle imbécile elle était. Dire ça comme ça. Lui affirmer qu'elle n'avait aucun moyen de défense. Pff, franchement pathétique. Comment avait-elle réussi à survivre pendant toutes ces années? Vraiment, c'était idiot.

L

’inconnue se retourna. C’était une jeune femme aux cheveux d’ébènes, ressortant étonnement bien grâce à ces yeux d’or, mielleux. Elle faisait presque la taille de Jack. Ce dernier porta en premier lieu son regard dans celui de sa camarade, afin d’en déduire une première impression. Elle fut étonnée, et ce, il le découvrit à ses yeux s’écarquillant légèrement. Réaction normale dans ces conditions. Jack la détailla rapidement, elle était belle. Elle tenait entre ses mains le livre précieux aux yeux du jeune homme. Ce dernier écouta alors la réponse quoique froide de la demoiselle :

«

Euh ? Ce livre est à toi ? Tu ferais mieux d’en prendre plus soin. Et peux-tu baisser ta baguette ? Je ne t’attaquerai pas. De toute façon, je n‘ai pas la mienne.

»

J

ack ne vit effectivement pas de bout de bois dépasser de sa tunique, mais peut-être la cachait-elle quelque part ailleurs. Toujours fut-il qu’il baissa tout de même sa baguette. Il s’approcha, et porta une main à son livre. Il le saisit, et le reprit lentement. Il essuya délicatement la première et la quatrième de couverture, car elles étaient couvertes d’un peu d’eau, sans doute la rosée du matin ne s’étant pas encore dissoute. Peu après, il le rangea dans sa besace, faisant comme si la demoiselle n’existait pas. C’était surtout qu’il stressait un peu, car elle l’avait vu dans la forêt interdite. D’un autre côté, elle aussi, s’y baladait. Que faire ? Un sortilège d’oubli ? Ou tout simplement passer un marché ? Une sorte de pacte ? Il hésitait.

U

ne fine brise de vent vint s’engouffrer sous l’arbre, soulevant les branchages, et dévoilant la clairière. L’herbe ondulait, telle une série de petites vagues sur la plage. Il faisait bon vivre dans cet endroit, et Jack s’y sentait bien, mais, une étrange personne était venue tâcher ce paradis utopique. Il la connaissait peu, ne savait même pas comment elle s’appelait alors qu’elle faisait partie de sa maison. Jack eut un peu honte, mais se ressaisit. L’alizée s’estompa, et les branchages retombèrent d’une façon gracieuse, renfermant les deux jeunes gens sous le saule pleureur. Pas un mot ne s’était échangé depuis, même si Jack savait que c’était à lui de prendre la parole.

I

l resta néanmoins « planté » là, ne sachant que lancer. Il hésitait que faire, ne savant strictement pas ce qu’il fallait faire dans ces situations, en présence de sorciers, pire, même, de sorcières. Soudain, une étrange pensée traversa son esprit, et il se rendit compte que depuis maintenant cinq minutes, passées très rapidement, il avait gardé son regard plongé dans celui d’ambre de la belle. Il le détourna aussitôt, et rougit quelque peu. La peau recouvrant ses joues rosit légèrement, et il passa une main dans sa chevelure, geste nerveux. Il ne mit pas longtemps à se ressaisir, et d’une voix démontrant sa timidité, il s’exclama :

«

Je…M’appelle Jack et...toi ? Nous sommes dans la…Comment dire…Même maison ? Enchanté.

»

I

l inspira profondément, et reporta son regard dans celui de la demoiselle. Sa présence troublait le jeune homme face à elle, car il n’avait pas l’habitude d’entretenir des rapports avec quelque personne que ce soit. Sa timidité lui jouait des tours, et il s’en rendait compte, mais comment la vaincre ? Il pensa que le mieux fut de parler, pour s’habituer à être normal, et finalement, d’autres propos sortirent de sa bouche, d’un ton toujours « instable », vis-à-vis du fait qu’il ne savait s’il devait parler ouvertement, ou se retenir :

«

Euh…Hé bien, j’imagine que si je ne dis rien sur…Ta présence ici…Tu en feras de même ?

»

Le garçon reprit le livre. Lentement. Après, il essuya le peu d'eau qui s'était déposé sur les couverture. Geste que Louise faisait souvent et qu'elle appréciait chez les autres. C'était pour elle une sorte de respect pour les livres. Après tout, les livres enseignait pas mal de chose il fallait bien qu'on en prenne soin. Il rangea le livre dans son sac et là, plus un bruit ne troubla le calme de la forêt. Louise, en entendant le vent murmurer dans les branchages du saule se dit que son interlocuteur avait trouvé un bien bel endroit de la forêt. En effet comment pouvait on qualifier autrement ce petit coin de paradis? L'un des seuls sûrement à n'abriter aucune de ces bestioles qui voulaient vous dévorer un bras, une jambe ou une patte. Elle revint à la réalité et posa son regard sur le jeune homme en face d'elle. Il semblait gêné, puisque ses joues avait apparemment pris une légère couleur et que nerveusement il passait la mains dans ses cheveux. IL se présenta alors. Jack? Ce prénom ne lui rappelait rien du tout. Étrange en effet puisqu'ils étaient dans la même maison. C'était pourtant la première fois qu'elle le voyait. Peut-être attendait-il qu'elle se présente. En même temps, il avait relevé les yeux pour les planter dans les siens. Une chose étrange, car chez les loups ce genre de regard direct était une sorte de défi. Mais cet humain n'était pas du tout un loup. Avant que Louise ne réponde, il enchaîna sur une seconde phrase. Une sorte de marché?

" Bonjour Jack. C'est la première fois que je te vois. Moi c'est Louise. En sixième année. Pour ce "marché", tu n'avais pas besoin de le dire. Chacun ses envies, chacun ses problèmes. Ca ne doit pas être la première fois que tu viens ici je suppose."

C'était une des règles qu'elle s'imposait souvent. Pas de contact avec les autres signifiait souvent moins de problème aussi. Elle était une personne solitaire, comme le loup errant par ci et par là. Elle n'était un loup de meute. Rien que l'idée d'être avec trop de personnes l'horripilait. C'est pour cela que la plupart du temps elle ignorait les autres. Elle n'en avait vraiment rien à faire de ce que les autres pouvait penser d'elle. Mais avec cet homme, c'était différent. Peut-être était-ce le fait qu'il n'y avait personne d'autre? Soudain elle se rappela d'un petit détail qu'elle avait complètement oublié. Elle rouvrit la bouche, un peu décontenancé par le regard vert de l'autre personne.

" Il n'y avait pas quelqu'un d'autre? Un renard, non?"

Aussitôt que cette phrase fut prononcée, Louise se gifla mentalement. Sa foutue curiosité, hein? Elle était débile. Il n'avait peut-être pas envie d'en parlé et elle n'y avait pas réfléchit. Un comble pour une Serdaigle. Avait-elle vraiment sa place ici? Elle en doutait de plus en plus. Mais ce bout d'homme lui donnait à réfléchir justement. Elle ne savait que peu de choses, en fait elle ne savait que son nom et son apparence. C'était tout. C'est à dire pas grand chose. Il semblait timide, mais "gentil". Louise se reprit mentalement. Elle n'avait pas à penser ça. Elle devait se concentrer sur ses études. N'est-ce pas?

»

E

n premier lieu, la jeune femme le salua, et Jack se fit une bonne première impression de la personne qu’était cette Louise, affirmant que c’était la première fois qu’elle le voyait. Elle devait avoir 16 ans, puisqu’elle était en sixième année. Enfin, elle conclut par un peu de philosophie, et termina par le fait qu’il devait être habitué à ces lieux. Jack avait analysé chaque parole, et c’était déjà forgé une bonne opinion d’elle. Elle n’était pas agressive, bien que quelque fois froide, mais semblait être, aux premiers abords, une femme de confiance. Evidemment, ce n’était là qu’une première impression. Quelques instants après, elle rouvrit la bouche pour poser une question.

«

Il n'y avait pas quelqu'un d'autre ? Un renard, non ?

»

E

lle était perspicace, et ça, Jack le concevait parfaitement. A tel point qu’il en vint à se demander comment elle l’avait repéré, au beau milieu de cette forêt, alors que l’odeur de l’humidité devait sans doute masquer la sienne et celle de son animal, et qu’ils n’avaient fait aucun bruit…Peut-être l’avait-elle suivi ? Il n’en savait pas grand-chose. En plus d’être polie et assez belle, elle était intelligente…Jack se dit que ce n’était alors pas un hasard qu’elle soit dans cette maison, et il l’invita à s’assoir pour poursuivre la conversation. Le jeune rouquin s’installa confortablement contre le saule pleureur, et il observa la belle s’assoir à son tour.

U

ne étrange sensation s’emparait de Jack. C’était la première fois qu’il « s’ouvrait » au monde, ou du moins à quelqu’un. Elle n’avait rien de « particulier », pourtant. Que lui arrivait-il ? Où était passé ça légendaire solitude ? Il n’en savait rien, mais ne se déplaisait pas à être assis en compagnie d’une charmante jeune femme l’intrigant dans ses facultés. Alors que Jack arrachait furtivement un petit brin d’herbe du sol et qu’il l’enroulait autour de son index, geste machinal, il entreprit de répondre à la jeune demoiselle :

«

Effectivement ce…N’est pas la première fois que je viens ici.

»

I

l marqua une courte pause, déroulant et enroulant à nouveau sa petite brindille verte autour de son doigt, puis il reprit, sur un ton à peine plus sûr :

«

De plus…Il y avait bien…Un renard. Dolus. Mon « animal ». Je ne sais pas comment les sorciers appellent…Ces animaux qui se lient justement à eux…Enfin, j’en déduis que soit tu m’as suivi…Soit…Tu fais preuve de…Facultés impressionnantes.

»

J

ack s’arrêta, puis se releva pour se diriger au bord du petit ruisseau. Alors qu’il était en Avril, au beau milieu du printemps, il trouvait qu’il faisait « chaud », alors qu’il s’était volontairement enfermé sous l’arbre. Sans doute était-ce car il n’y avait pas de places pour deux personnes ? Il n’en savait, une fois de plus, rien. Toujours fut-il que quand il fut au bord du ruisseau, il murmura un « lumos », afin d’effrayer les créatures dans l’eau, habituée à l’obscurité, et il se baissa pour prendre entre ses deux mains un peu d’eau, après avoir posé au sol la baguette, qu’il projeta contre son visage afin de se rafraichir et de se remettre les idées en place. Il se retourna, et attendit une réponse de la demoiselle, en récupérant ensuite sa baguette.

Pauvre brin d'herbe. Qu'avait-il fait pour se faire arracher de la sorte? Il ne faisait pourtant rien de mal sauf se balancer sous le vent, sa couleur verte exprimant avec intensité la saison. Mais en fait? Qu'est-ce qu'elle en avait à faire de ce brin d'herbe. Elle reporta son regard sur le jeune homme, au lieu de fixer le brin d'herbe. Tiens il s'assoit? Apparemment il voulait aussi que la Serdaigle fasse la même chose. Peut-être voulait-il être plus à l'aise pour parler. Il s'executa alors et Louise essaya de l'écouter. Elle avait donc raison? Ce n'était pas la première fois qu'il venait ici. Peut-être que finalement elle avait sa place à Serdaigle? Enfin, un tout petit peu. Dolus? Un nom bien étrange pour un renard. D'ailleurs? Elle n'avait pas trouver un nom pour le loup qui était elle. Bien qu'elle n'en parle jamais à personne et qu'elle n'avait donc pas besoin de sous entendus, peut-être que lui donner un nom serait une bonne chose. Non? À moins que ça ne la fasse prendre pour une folle qui devrait se faire interner à Ste Mangouste, pour cause de se donner un nom à quelque chose qui était elle. Mais bon de toute façon, personne ne le saurait. Donc point final, elle chercherait plus tard. Des animaux qui se lient? Aucune idée de comment les sorciers les appelaient. Et aucune envie de chercher. Des déductions? C'est ce qu'il faisait là maintenant? Pourquoi voudrait-elle suivre un humain et encore plus un élève de Poudlard? Apparemment, il ne savait pas qu'elle ne s'intéressait à personne à part aux loups et aux cours, quand les professeurs étaient compétents. Tiens? Il semblait avoir chaud. Sinon, comment expliquer le fait qu'il s'asperge d'eau?

" Dolus? Un nom étrange. Pourquoi l'as-tu appelé comme ça?"

Louise ne put s'empêcher de se trouver étrange à ce moment précis. Elle avait apparemment pris la résolution de ne poser que des questions déplacées et sans beaucoup d'intérêt. En effet, sur les questions, qu'elle voulait poser, c'était l'une des moins importantes, non? Enfin, ce qu'elle aurait voulu dire en premier c'était une réponse. Elle remarqua alors que le visage du garçon ruisselait encore sur lui. Elle ne put s'empêcher de demander:

" Tu avais chaud? Je ne trouve pas spécialement qu'il fasse chaud. Oh, et pourquoi tu as lancé un lumos? tu voulais vois s'il n'y avait pas de cadavres au fond?"

Louise, ou comment plomber une ambiance à peu près convenable. Louise, ou la manière de mettre quelqu'un mal à l'aise. Louise, ou la mauvaise manie de ne pouvoir s'empêcher de dire des sarcasmes. Alala. Elle était irrécupérable. Mais en fait? Pourquoi voulait-elle ne pas gêner ce Serdaigle? Bon, maintenant, peut-être fallait-il répondre aux question qu'on lui avait posées.

" Et pour information, non je ne te suivais pas. Pourquoi l'aurais-je fait? Pour te prendre su le fait et te dénoncer? Aucun intérêt et surtout aucune intelligence. Si je disais ça à n'importe qui, il comprendrait que j'y étais moi-même, même le plus crétin des élèves. Quant aux facultés impressionnantes, je n'en possède pas vraiment. Et ça ne te concerne vraiment pas."

Ce garçon lui était insupportable. Pourquoi elle ne voulait pas le blesser? Normalement elle aurait, dès la première question, donné une gifle et serait partie dans le meilleur des cas. Pourquoi s'était-elle approchée de cette clairière? Pourquoi n'avait-elle pas cassé cette baguette la menaçant? Sûrement parce que le garçon ne lui faisait pas ressentir du mépris ou de la haine. Peut-être parce que son aura ne lui donnait pas envie de l'étriper ou de le blesser avec des mots. Peut-être.

T

andis que l’eau sur le visage de Jack finissait de se déverser dessus, ce dernier voyait que Louise, la belle Serdaigle, se posait bien de questions. Déduction évidente compte tenu du fait que son regard, plutôt vide par moment, n’attachait que trop peu d’importance à quelque objet que ce soit. C’était un regard qu’arborait souvent Jack, lorsqu’il était là, en ce lieu, à l’abri des remarques, des regards, et tout simplement, des sorciers. C’était une sorte d’échappatoire à la vie de tous les jours que de rêvasser sans cesse, mais pour ne pas se montrer lâche, Jack travaillait en cours. Il écoutait, juste, mais cela lui permettait de s’en sortir, parfois plus que brillement. La vie de sorcier, Jack la découvrit au fur et à mesure des années qui s’étaient écoulés dans cette école, mais il avait encore une image floue de ce que cela pouvait être. Après tout, même si son père était un sorcier, il fut tenu dans l’ignorance durant toute sa jeunesse, ce qui lui développa une certaine culture sur les Moldus que n’avaient pas certains sorciers. Après avoir observé un bref instant la belle, il revint sur ces pas, pour se rassoir, et alors qu’il approchait du tronc de l’arbre, il entendit une question qu’avait prononcée la Serdaigle :

«

Dolus ? Un nom étrange. Pourquoi l'as-tu appelé comme ça ?

»

C

ette dite question portait sur son renard, et plus précisément sur son nom qu’elle jugea étrange. Jack hésita un court instant, et alors qu’il réfléchissait sur la manière de lui expliquer que c’était un mot originaire d’une langue morte, la belle enchaîna, de sa voix « sans vie », presque froide :

«

Tu avais chaud ? Je ne trouve pas spécialement qu'il fasse chaud. Oh, et pourquoi tu as lancé un lumos ? tu voulais voi s'il n'y avait pas de cadavres au fond ?

»

L

e jeune homme la trouva curieuse, et il esquissa un petit sourire à l’entente de ces propos tenus par la jeune femme. Même si Jack l’était, il n’avait jamais poussé si loin cette qualité, qui, approfondie, pouvait se changer en défaut. A part peut-être lors du passage au chemin du traverse, mais là, la curiosité y était légitime vis-à-vis du fait qu’il commençait une nouvelle vie à 11 ans seulement. C’était un peu, au final, comme les bébés qui, après avoir usés de leurs premiers mots, se mettaient à dire « C’est quoi ça ? » à tout bout de champs. Toutefois, alors que le rouquin commençait à se faire une opinion sur elle, et à lui attribuer le premier prix de la curiosité, elle ne lui laissa aucun répit, et poursuivit de sa voix devenu désormais habituelle aux yeux du sorcier :

«

Et pour information, non je ne te suivais pas. Pourquoi l'aurais-je fait ? Pour te prendre su le fait et te dénoncer ? Aucun intérêt et surtout aucune intelligence. Si je disais ça à n'importe qui, il comprendrait que j'y étais moi-même, même le plus crétin des élèves. Quant aux facultés impressionnantes, je n'en possède pas vraiment. Et ça ne te concerne vraiment pas.

»

E

nfin elle se décidait à répondre à Jack. Ce dernier sourit, alors qu’elle lui répondait par des questions rhétoriques, cachant, au second degré, la stupidité des questions qu’il avait posées. Enfin, il ne la connaissait pas avant, et ne pouvait pas savoir qu’elle était si froide, et elles pouvaient donc être légitime. Le rouquin trouva osé ses dernières remarques, affirmant que le fait qu’elle l’avait retrouvé ne le concernait pas vraiment. Tout d’abord, ses questions, qu’elle posait sans cesse, ne la regardait pas forcément, et de plus, elle l’avait cherché, étant donné qu’elle l’avait repéré et qu’elle s’était approché volontairement, donc, de lui. Toutefois, le jeune se retint de lui dire les choses telles qu’elles étaient, et il se contenta de répondre, d’une manière ou d’une autre, à ses questions :

«

En ce qui concerne le nom de mon renard…Tu…N’as qu’à chercher, car je peux t’affirmer que…C’est un mot d’une langue morte. Etant donné que tu es Serdaigle…Je pense que tu trouveras facilement.

»

J

ack marqua une pause, et il évita soigneusement le sujet de la chaleur, et il espéra qu’elle ne retomberait pas dessus. Il poursuivit de sa voix timide, qui prenait peu à peu une tournure amicale :

«

Non, le Lumos ne m’a pas servi pour voir s’il y avait des cadavres au fond de…L’eau. J’ai eu recours à ce sort car…Les créatures vivantes dans la forêt ne sont…Pas habituées à la lumière, sous quelque forme que ce soit. C’est…Un peu le même effet qu’avec les habitats naturels, si je puis dire. Ils n’y sont pas habitués…Donc ils fuient et retourne dans le leur. Qui plus est, pour…Soutenir…ceci, je peux t’affirmer que…Les créatures de l’ombre sont beaucoup plus gênaient par la lumière car leur vue n’est pas forcément…Adaptée.

»

J

ack s’arrêta, pensant que sa longue explication allait lui éviter qu’elle ne réponde encore à ce sujet, et pria toutefois pour qu’elle oublie qu’il avait eu « chaud ». Aussi, Jack se réinstalla au sol, et planta son regard courageusement dans celui de la belle, en attendant une réponse.

Louise écouta attentivement le garçon et réprima un sourire. Une sorte d'énigme, de petit défi. Elle aimait bien ça. Aie. Encore un regard dans les yeux. Toujours ce regard, qui avec un autre loup, aurait déclenché une bataille. Elle s'empêcha de se transformer, et de sauter sur le garçon pour se battre.

" Hum? Une langue morte? Moldue ou sorcière? Très bien je chercherai. J'essayerai de te retrouver quand j'aurai trouvé, pour demander confirmation en quelque sorte. Ton explication sur le pourquoi de Lumos est intéressante. C'est une chose à retenir."

Louise avait bien remarqué qu'il n'avait pas répondu à sa première question, mais n'en fit pas la remarque. Elle n'était pas d'une importance capitale. Elle se dit néanmoins, que le garçon avait été sincère et avait répondu quand elle l'avait questionné. Peut-être devrait-elle donner quelque chose en retour.

" Je ne saurais dire si c'est par gentillesse ou par naïveté que tu me réponds. Mais bref, je peux bien essayer de t'éclairer un peu sur ma venue ici. Tu es un Serdaigle après tout, tu es peut-être un peu curieux sur ça. La raison est que j'avais envie de me promener, et que je ne savais pas quoi faire d'autre, et le comment, c'est un secret très risqué pour moi. Je ne peux pas vraiment le partager, je te connais à peine, et je ne sais pas si je peux te faire confiance à 100% Après tout. Ce secret pourrait m'envoyer directement à Azkaban. Mais si tu veux chercher... à toi de voir, mais tu risques de t'y fatiguer plus qu'autre chose."

La Serdaigle fit alors une chose vraiment rare, elle fit un sourire au jeune homme. Pas un faux sourire qui voulait dire je t'ai bien eu toi, ou prends toit ça dans les dents. Non. Tiens elle se posait encore une question. Mais elle s'était jurée de ne pas revenir sur le sujet.... Tant pis.

" Au fait, si tu avais si chaud que ça, pourquoi tu n'as pas utilisé un sort? C'est plus simple, non? Au lieu de risquer de se faire attraper par je ne sais quelle créature."

Elle le fixa les yeux dans les yeux. Une attitude qu'elle prenait rarement, n'aimant pas provoquer une bagarre, surtout sous sa forme animale. Une seule fois ça lui était arrivé, un énorme mâle gris. Elle s'en était sortie de justesse. Elle avait évité l'infirmerie, pour ne pas voir Pomfresh et ses questions. Après tout, si elle devinait ce qu'elle était, elle pouvait dire adieu à ses rêves de liberté. Elle s'était soignée elle-même et cette semaine là avait été la plus douloureuse de sa scolarité à Poudlard. Elle n'avait jamais recommencé le défi. Désormais, elle préférait les éviter.

" Toi, tu n'as jamais croisé une bestiole dangereuse dans cette forêt?"

Elle avait lancé cette phrase sans vraiment y penser. Elle se rendait compte qu'elle parlait plus que la normal avec un inconnu. Dont elle ne connaissait même pas le nom de famille. Et en plus, elle lui avait sourit. C'était difficile à croire.

" Au fait, Jack? C'est quoi ton nom de famille? Tu es en septième année, non?"

J

ack observait Louise. Elle semblait gênée par ses regards, à un tel point que le jeune homme parvenait à desceller un secret, qu’il ne connaissait pas, certes, mais qui semblait bel et bien exister. A un moment, il lui parut voir une sorte de défi naturel s’échappant de sa ratine, et resta interloqué un court instant, avant de se rendre compte que ce défi avait disparu, et qu’il laissait de nouveau place à la curiosité semblant sans limite de la jeune femme. Elle n’énervait absolument pas Jack, qui prenait presque plaisir à lui expliquer telle ou telle chose, à lui affirmer que ceci ou cela ne craignait pas ça, bref, autant de raisons qui lui permettaient de « tester » sa gentillesse. Aussi, lorsqu’elle prit la parole, il l’écouta avec attention :

«

Hum ? Une langue morte ? Moldue ou sorcière ? Très bien je chercherai. J'essayerai de te retrouver quand j'aurai trouvé, pour demander confirmation en quelque sorte. Ton explication sur le pourquoi de Lumos est intéressante. C'est une chose à retenir.

»

U

ne série de questions fusa, pour qu’au final, elle finisse par se mettre en tête qu’elle chercherait. Un peu de défi et de difficulté ne faisait jamais de mal. Elle affirma qu’elle essaierait de le retrouver pour savoir si sa réponse serait juste, et conclut par mettre en évidence le fait que l’explication sur le Lumos était juste et fondée. Jack apprécia cet élan, et plus elle parlait, plus son opinion quant à sa personne se retrouvait être bon. Elle était belle, curieuse, mais aussi cultivée étant donné sa maison. Le rouquin appréciait toutes ses qualités, qu’il trouvait nobles, et ne put que savourer ses autres propos que versaient ses lèvres pâles :

«

Je ne saurais dire si c'est par gentillesse ou par naïveté que tu me réponds. Mais bref, je peux bien essayer de t'éclairer un peu sur ma venue ici. Tu es un Serdaigle après tout, tu es peut-être un peu curieux sur ça. La raison est que j'avais envie de me promener, et que je ne savais pas quoi faire d'autre, et le comment, c'est un secret très risqué pour moi. Je ne peux pas vraiment le partager, je te connais à peine, et je ne sais pas si je peux te faire confiance à 100% Après tout. Ce secret pourrait m'envoyer directement à Azkaban. Mais si tu veux chercher... à toi de voir, mais tu risques de t'y fatiguer plus qu'autre chose.

»

E

lle hésita entre la gentillesse et la naïveté quant à l’origine des réponses du jeune homme, même si lui n’aurait osé se juger, il me semble que le fait qu’il s’ouvre si facilement à une inconnue relevait plus de la gentillesse, même si toutefois, gentillesse et naïveté étaient souvent réunis pour ne former qu’un. Loin d’être naïf, Jack savait se forger des opinions et défendre ses idées. Elle tenta alors de guider le rouquin vis-à-vis de sa venue en ce lieu pourtant éloigné. Elle affirma alors s’être promenée, et ne dévoila pas son secret car il était « risqué ». Elle joua la carte de la confiance, pour se justifier, en se disant encore inconnue pour lui et vis vers ça. Son secret était donc d’une importance capitale, et passible de prison. Elle conclue cette tirade en poursuivant sur le fait qu’il était inutile de tenter de chercher son secret, et ce car il s’y fatiguerait plus qu’autre chose.

L

es paroles de la belle avaient marqué le rouquin, mais cette même Serdaigle lui sourit sincèrement, et en faisant cela, elle parvint à lui faire perdre ses moyens. Il ne savait ce qui était en train de se passer, et distingua difficilement le sens des paroles qu’elle prononça par la suite :

«

Au fait, si tu avais si chaud que ça, pourquoi tu n'as pas utilisé un sort ? C'est plus simple, non ? Au lieu de risquer de se faire attraper par je ne sais quelle créature.

»

E

lle remit sur le tapis un autre fait qui gênait Jack car lui-même ne savait expliquer pourquoi il avait eu cet élan de chaleur et cette envie de fraîcheur. C’était étrange, et il était vrai qu’il était légitime de se poser comme question celle qu’elle s’était justement posée, et qu’elle lui avait adressée. Elle le fixa ensuite dans les yeux, et Jack peina à supporter son regard, à tel point qu’il le dévia par la suite, feintant d’arranger sa besace qui pendait assez maladroitement à une mini branche sortant du saule pleureur. Elle enchaîna aussitôt, alors qu’elle était lancée dans sa course effrénée pour en découvrir plus sur le jeune homme :

«

Toi, tu n'as jamais croisé une bestiole dangereuse dans cette forêt ?

»

L

e jeune homme se sentit aussitôt mal à l’aise, car pour lui, la créature la plus dangereuse qu’il n’avait jamais croisé dans la forêt interdite n’était autre … qu’elle. A elle seule, elle le terrifiait plus que n’importe quel dragon ou on-ne-sait quelle créature magique pourvue de dents affutées et de griffes tranchantes. Il rougit à cette idée, pouvant paraître comme une insulte ou un élan de poésie chez les personnes cultivées. Elle termina enfin sa course, par une question primordiale quant à l’identité des personnes :

«

Au fait, Jack ? C'est quoi ton nom de famille ? Tu es en septième année, non ?

»

C

’était la première fois qu’une élève lui demandait son nom de famille, aussi, Jack en fut touché, même s’il ne le montra pas. Il osa alors croiser le regard de la belle, qu’il dévia instantanément, pour le reposer délicatement dessus. Je n’aurai pu dire que cela lui faisait la même impression que lorsqu’on voyait quelque chose d’horrible, qui nous repoussait, et qu’on tentait tant bien que mal d’affronter, mais là, cette « chose » était magnifique, et il essayait pourtant de lutter. Lutter contre quoi, au fait ? Seul le rouquin en avait la réponse. Il laissa échapper un faible rire incrédule, essayant de détendre l’atmosphère que lui trouvait tendue, et s’élança à son tour, pour ne pas la décevoir, car il ne voulait absolument pas s’attirer des problèmes, et la rendre malheureuse :

«

Je…Ne sais pas pourquoi je n’ai pas utilisé de sort. Je n’ai pas réfléchi sur le coup. Pour ce qui est de la créature dangereuse…Je dirai que…Comment dire…Oui, j'ai déjà vu des créatures...Tu es pour moi l’une des créatures les plus dangereuses. Aussi bien par le fait que…Tu sais déjà beaucoup de choses sur moi…Que par celui ou…Tel un banal humain face à une Vélane, je perds mes moyens en…T’observant. Ne me demande pas d’où m’est…Venu cette idée…Je n’en sais rien…Je…

»

J

ack marqua une pause, alors qu’il baissait les yeux. Il avait dit tout ce qu’il avait sur le cœur, et tandis qu’il se trouvait ridicule et qu’il se torturait mentalement, il réalisa qu’il avait oublié de répondre à une question que lui avait posé la belle. Il releva le regard, et, d’une voix calme, douce, presque mielleuse, lui murmura son nom :

«

Shareburg, je suis en 7ème année…

»

Louise ne parvenait vraiment pas à comprendre le jeune homme. C'était lui qui la fixait les yeux dans les yeux, mais quand elle en faisait de même, il déviait le regard. Quand elle lui souriait il tâchait de faire un concours de celui qui était le plus rouge avec une tomate. C'était à en perdre la tête. Il semblait mal à l''aise et elle ne comprenait vraiment pas pourquoi. C'était bizarre. Et voilà maintenant qu'il bégayait en parlant. Était-il d'une telle timidité? Elle ne l'avait pas vraiment remarqué avant. Louise ouvrit les yeux assez grands. Il trouvait qu'elle était la créatures la plus dangereuse qu'il ait rencontré? Comment devait-elle le prendre? En mal ou en bien? Lui faisait-elle peur? Pleins de questions en ce genre tournaient inlassablement dans la tête de la Serdaigle. Jusqu'à ce qu'il y mette fin par la suite. Il la comparait avec une Vélane? Comment le prendre? Les vélanes était considérés comme de belles créatures. À ces pensées, la Serdaigle rougit légèrement. Peut-être était-ce ça qu'il voulait dire, mais elle savait aussi que les vélanes devenaient de terribles monstres en se mettant en colère. Et il perdait ses moyens? Pourquoi? La jeune fille se dit qu'alors c'était la première hypothèse sur les vélanes qui devait s'accorder avec cet autre indice. Elle rougit d'autant plus. Elle n'avait jamais vraiment ressentit cela. Jamais elle n'avait vraiment rougi, conservant son visage de glace. Mais là, c'était différent. Ce devait être la première fois qu'on lui faisait un compliment. Louise se dit qu'elle ne comprendrait jamais les autres. Mais lui, il était différent. Pour l'une des première fois dans sa vie, Louise s'était comporté comme une humaine, et c'était effarant. Étrange. Jamais elle n'aurait eu l'idée d'avoir ce comportement. Son interlocuteur continua alors, répondant à sa question. Louise tiqua un peu, au ton du garçon. Une voix très différente de celle qu'il avait juste avant. Calme et douce.

" Et bien Jack Shareburg, je peux dire que je suis enchantée de te connaître. Tu es l'être le plus étrange que j'ai rencontré jusqu'à maintenant. Je n'ai pas très bien compris les paroles que tu as dites. Tu me trouves dangereuse? Tu crois que je vais te tuer?"

Louise ne pensait pas vraiment à ce qu'elle disait. Elle n'allait pas tuer ce pauvre garçon. Elle se ferait renvoyer. Ce ne serait pas marrant, et en plus, elle ne pourrait pas essayer de résoudre le mystère qui faisait qu'il était si différent. Mais, contrairement aux autres élèves, elle n'avait pas envie de lui lancer une vanne ou de faire une chose dans ce genre. Il était facile de parler avec lui, même si elle posait beaucoup de questions. Elle s'en rendait compte, mais elle était très très curieuse sur ce fait.

" Tu es donc bien en septième année. Dis moi, vous voyez des choses biens en cours? Ca change de la sixième? Ah et tu as les ASPICS en fin d'année. "

Elle s'était toujours demandé comment se déroulaient les examens terminaux. Elle avait bien sûr passé ses BUSES, mais elle ne savait pas si les ASPICS étaient vraiment pareil.

" Toi, tu ne regrette pas? Enfin je veux dire, c'est ta dernière année ici."

Elle, elle ne regretterait sûrement pas la fin de sa scolarité. Elle ne regretterait pas les profs bizarres, le directeur étrange et tout le reste. Quoique. Elle avait entendu parler des horreurs en dehors de Poudlard, mais elle voulait entrer dans la vraie vie. Elle voulait être indépendante. Libre de son père, libre de ne pas devoir rentrer dans cette maison. Elle soupira, mais se reprit.

" Au fait, si tu as des questions, tu peux. Je ne te répondrai peut-être pas à toutes, mais depuis tout à l'heure je t'assome sous mes questions. Tu as bien le droit à une "revanche""

Elle fit un léger clin d'oeil au garçon. Il n'y avait de toute façon pas grand chose qu'elle ne pouvait dire sur elle. À part son secret. Le reste, elle pouvait, mais elle n'avait jamais voulu le dire à une tierce personne. À quoi bon, après tout, personne ne lui avait vraiment adressé la parole avant et elle ne s'en portait pas plus mal.

L

ouise tiqua aux dernières paroles du jeune homme, ce dernier fut satisfait de l’effet offert, quoiqu’involontaire. Jack ne savait comment considérer le rapport particulier qu’il entretenait avec la belle, mais en tout cas, il sentait qu’une amitié allait bientôt s’installer entre les deux personnalités à peine différentes. Le rouquin se sentait bien, en sa présence, aussi, lorsqu’il lui adressa la parole, il rougit inconsciemment, mais bon, après ce qu’il lui avait dit, il n’y avait plus rien de ridicule à rougir, si elle avait correctement compris ses propos, ce qui ne semblait pas être le cas :

«

Et bien Jack Shareburg, je peux dire que je suis enchantée de te connaître. Tu es l'être le plus étrange que j'ai rencontré jusqu'à maintenant. Je n'ai pas très bien compris les paroles que tu as dites. Tu me trouves dangereuse ? Tu crois que je vais te tuer ?

»

J

ack rougit de plus belle quand elle le considéra comme étant étrange. En effet, être étrange n’avait rien de péjoratif pour lui, au contraire, c’était une marque forte de distinction, et être différent était une noble chose. Enfin, c’était ce qu’il pensait, et chacun avait sa version des choses à ce sujet. Il ne put s’empêcher de rire quand elle posa la question sur la remarque qu’il lui avait faite. Elle n’avait pas compris le sens caché de ces propos, et ça offrait un aspect assez drôle de la chose. S’en suivit une liste de questions sur son niveau d’étude :

«

Tu es donc bien en septième année. Dis moi, vous voyez des choses biens en cours ? Ca change de la sixième ? Ah et tu as les ASPICS en fin d'année.

»

J

ack fit un bref hochement de tête en réponse à toutes ces questions, car il trouvait les cours intéressant, et il était certain que cela changeait de la sixième. Toutefois, la vue des examens n’affolaient pas le jeune. Au contraire, il les attendait de pied ferme, et voulait tester ses connaissances. Pour lui, les concours étaient une sorte de récompense au travail exécuté durant ces années, car si les révisions avaient suivi, il n’y avait rien de plus simple que de recopier bêtement sur un bout de papier la réponse à telle ou telle question, ou d’exécuter tel ou tel sort avec d’autant plus de faciliter. Enfin, elle posa la question qui tue, celle que redoutait le plus Jack, qui se renferma un peu à l’écoute de cette dite question :

«

Toi, tu ne regrette pas ? Enfin je veux dire, c'est ta dernière année ici.

»

S

i, Jack regrettait énormément de quitter l’école magique de Poudlard, et il ne savait pas que faire après sortir de ce lieu qu’il considérait comme sa maison. Il avait quelques projets, comme devenir archéologue pour le compte de la magie, ou encore chasseur de trésors, et j’entends par là, chasseur de trésors magiques, pas d’or. Enfin, ça, c’était au cas où il réussissait très brillement les examens. Sinon, il comptait devenir un expert dans la faune et la flore de l’Angleterre, voire découvrir de nouvelles espèces…L’idée de chercher, et découvrir de nouvelles choses étaient assez fréquent chez le jeune homme. La jeune femme, elle, soupira, sans doute après avoir elle aussi méditée là-dessus, et enchaîna :

«

Au fait, si tu as des questions, tu peux. Je ne te répondrai peut-être pas à toutes, mais depuis tout à l'heure je t'assome sous mes questions. Tu as bien le droit à une "revanche".

»

J

ack rit de bon cœur à cette dernière remarque qu’elle lui adressa. Elle se rendit compte qu’elle avait posée beaucoup de questions, mais toutes personnes curieuses se devaient de découvrir qui était leur interlocuteur. Le rouquin observa alors une montre à gousset qu’il avait en guise de pendentif, et vit que l’aiguille avait bien progressé. Il lui restait du temps avant le repas du soir, aussi, il compta en profiter.

«

L’idée de quitter Poudlard me ronge, mais celle de découvrir de nouvelles choses m’attire aussi. Je dois me rendre à l’évidence, je la quitterai forcément un jour, mais je trouve que sept années, c’est juste. Et, rassure toi, je n’ai pas de questions à te poser. Au faite, tu ne me fais pas "peur", et je crois que tu n'as pas bien compris le sens de mes paroles.

»

J

ack sourit, puis il ferma un instant les yeux, se figurant sa vie future dans un bref instant de folie, puis il ouvrit ses paupières, alors qu’une larme perlait et persistait contre le gré de son hôte pour s’échapper et dévaler la pente que formait le visage du rouquin. Il attendit, alors que ses pensées se voulaient désormais nostalgiques, une quelconque réaction de la belle.

[Désolée, du retard plus que conséquent. Je m'en veux énormément. Enfin, bref, voilà... ^^"]

Louise avait l'impression que le jeune homme ne parlait plus trop. Il répondait par de simples hochement de tête ou des choses comme ça. Enfin, elle avait quand même ses réponses. Et ça, c'était sûrement la seule chose qui l'avait dirigé vers cette maison. Soudain la voix du Serdaigle se fit entendre.

L’idée de quitter Poudlard me ronge, mais celle de découvrir de nouvelles choses m’attire aussi. Je dois me rendre à l’évidence, je la quitterai forcément un jour, mais je trouve que sept années, c’est juste. Et, rassure toi, je n’ai pas de questions à te poser. Au faite, tu ne me fais pas "peur", et je crois que tu n'as pas bien compris le sens de mes paroles.

Louise tiqua un peu, sans trop le montrer. Alors comme ça, lui ne voulait pas quitter Poudlard. C'était une notion assez bizarre pour elle. Elle voulait à tout prix partir, au plus vite, mais apparemment, cet état d'esprit n'était pas courant. La plupart aurait voulu rester dans cette école. Elle-même devait sûrement cette opinion au fait qu'elle n'avait pas grand chose à regretter, sauf peut-être la bibliothèque. Elle esquissa l'ombre d'un sourire en apprenant qu'il n'avait pas de questions à lui poser. Tiens! Il n'avait donc pas peur d'elle? Elle n'avait pas compris? Peut-être bien. Elle haussa les épaules. Elle leva un peu les yeux et admira une nouvelle fois ce si bel arbre. Magnifique. Et ce silence. Silence? Elle se tourna vers Jack Shareburg avant de voir avec stupéfaction qu'il avait fermé et ouvert les paupières et que s'échappait de ses yeux, une larme. Seule et unique. Pourquoi était-il triste. Agissant par instinct, la jeune fille avança la main et cueillit la petite perle de tristesse, qui s'évanouit vite sur ses doigts.

" Qu'y-a-t-il? C'est parce que tu n'as pas envie de quitter Poudlard? C'est ça?"

Elle prit d'elle-même l'initiative de le regarder droit dans les yeux. Elle ne le faisait jamais normalement, mais là, elle sentait qu'elle le devait. Pourquoi? Elle n'en avait aucune idée. Elle ne voulait pas qu'il soit triste. C'était le premier humain digne d'intérêt qu'elle rencontrait, mis à part deux autres, et le premier qui la faisait changer. Elle ne comprenait pas ce qu'il avait, et avait un peu peur de ne jamais le comprendre. Et pourtant, elle voulait comprendre. Alors, elle ouvrit de nouveau la bouche, sans lâcher le regard du jeune homme

" Je ne comprend pas. Explique moi s'il te plaît."

"S'il te plaît". Elle n'avait pas beaucoup prononcé ce mot. D'un part, elle ne parlait pas beaucoup, et de l'autre, personne ne lui parlait vraiment, que ce soit ici ou chez elle. Mais ce n'était qu'un détail sans importance. Elle le fixait encore et toujours. Espérant qu'il lui donnerait cette explication.

J

ack sentait que toutes ses explications pouvaient embrouiller Louise, mais, après tout, elle souhaitait avoir des réponses, et le rouquin, quant à lui, répondait honnêtement, et ne souhaitait rien en retour. Alors qu’elle observait l’arbre, sans doute pour éclaircir son esprit, elle se tourna vivement vers Jack, et intercepta la larme qui voulait s’échapper de son visage légèrement pâle, qui devint d’une rougeur à croquer quand une partie de sa main vint caresser son visage, pour justement bloquer la perle d’eau. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement, et pour cause : C’était la première fois qu’une personne le touchait. Par personne, j’entends élève. De plus, ce contact avec l’être humain se déroula dans un lieu plutôt charmant, éloigné de tout. Jack trembla un petit peu, écoutant à moitié les propos de la belle :

«

Qu'y-a-t-il ? C'est parce que tu n'as pas envie de quitter Poudlard ? C'est ça ?

»

«

Je ne comprend pas. Explique-moi s'il te plaît.

»

«

S’il te plaît ». C’était la première fois qu’une fille le lui disait. D’ordinaire, au réfectoire, par exemple, quand quelqu’un voulait du pain, c’était : « Hé le roux, file moi le bout là ». Jamais de politesses. Ce fut aussi pour ça qu’il fuit, entre guillemets, la communauté de cette école. Des personnes agréables ? Elles ne se comptaient que sur les doigts de la main. Il n’en connaissait pas beaucoup, mais venait d’ajouter une personne à sa liste. Une personne qui ne le jugeait pas pour sa timidité. Une personne qui discutait avec lui. Une personne qui lui avait essuyé une larme. Et ça, pour lui, c’était des signes forts montrant qu’il allait bien s’entendre avec la jeune femme. Entre temps, elle l’avait regardé dans les yeux. Ciel ! Son regard le perçait à vif. Il rougit de plus belle, et tourna légèrement la tête, quoique furtivement. Enfin, il répondit, alors qu’il cherchait un point au sol sur lequel fixait son regard émeraude :

«

Ce n’est pas réellement ça, Louise. Ce qui me chagrine le plus, dans tout ça, c’est que ma première amitié ne se soit tissée qu’à 3 mois environ de mon départ. Je me dis que…La vie en vaut la peine, que j’aurais d’autres amis plus tard…D’autres liens…Peut-être que ce sera possible, mais si j’ai autant de mal à me faire des amis dans une école…Qu’est-ce que ce sera plus tard ? J’ai vécu sans personne sur qui compter, pendant 6 années consécutives, mais le fait que tu sois intervenue maintenant, aujourd’hui, ici même, chamboule totalement toutes mes perspectives d’avenir. Je me dis que…L’amitié, finalement, ce n’est pas plus mal qu’être seul, et je m’en rends compte seulement maintenant…Honte à moi. Ce n’est pas ta faute, et d’ailleurs, je te remercie de m’avoir fait comprendre cette chose, mais à présent, je suis complètement perdu.

»

Amitié? Était-ce vraiment ce qu'il y avait entre eux? Il ne savait pas vraiment. Elle ne savait pas comment définir cela. Peut-être parce que c'était la première fois qu'elle la ressentait. peut-être. Elle écouta attentivement son explication et y trouvait un écho à ce qu'elle ressentait elle-même. C'était... étrange. Il n'y avait pas d'autre mots. Et ce qu'il lui disait éveillait en elle une tristesse passagère dont elle ignorait la cause réelle. Quand il eut fini, elle prit la parole à son tour:

" Je crois que je ressens la même chose. Depuis ma première année, je n'ai pas vraiment eu de contact avec d'autres personnes. Et surtout pas au point ne serait-ce que de parler aussi longtemps. Avant, j'avais envie de terminer mes études au plus vite, de travailler, d'être indépendante, mais là, depuis aujourd'hui, je me dis qu'à Poudlard, il peut se passer des choses fantastiques. Tu es mon premier ami et je suis triste à l'idée de ton départ proche, mais je veux profiter autant que possible de ces trois mois. Mais c'est étrange, pour moi, ça me bouleverse toutes mes pensées, je ne sais plus très bien quoi penser."

La jeune fille se rendit alors compte, que pendant tout ce temps, sa main n'avait pas quitter l'endroit où elle avait cueilli cette larme. Un peu beaucoup gênée, elle la retira doucement en rougissant et en murmurant un "désolée". De ce fait, sans le vouloir vraiment, sans le faire exprès, elle rompit le contact entre leur deux regards. Cette simple réalisation la laissa surprise et sans voix. Elle n'avait jamais pris le temps de discuter avec quelqu'un et la seule fois où elle avait essayer de tenter cette expérience, l'autre personne, l'avait brutalement rejeté, elle était alors en première année, et ce geste l'avait convaincu de ne plus essayer. Et pourtant, ce petit bout d'homme remettait tout ça en cause en brisant petit à petit ses convictions. Tout ce qu'elle pensait vrai depuis des années pouvait-il être faux en définitive?

" La vie. Elle vaut sûrement la peine d'être vécue, je pense. Et peut-être qu'après Poudlard, ça te sera encore plus facile au contraire. Ici, il y a toutes les différences entre les maisons, à l'extérieur, les gens sont de temps en temps plus matures, plus ouverts, enfin je crois."

Le fait de savoir que l'an prochain elle se retrouverait encore une fois toute seule la rendait très triste, mais elle ne voulait pas le montrer. Après tout, à quoi cela lui servirait-il? À presque rien.

J

ack le voyait bien, ses propos touchaient la belle. Il vit une once de tristesse dans ses yeux mielleux. Pourtant, il ne devait pas l’influencer. Elle avait sa vie, sa vision du monde, et ça, Jack le respectait même s’il avait les siennes. En aucun cas il ne souhaitait lui imposer son impérialisme, hors, depuis le début, il ne faisait quasiment que ça, à se lamenter sur son sort. Elle n’avait pas à l’entendre se plaindre. Alors que Jack commençait à se rendre compte de ce qu’il avait fait, la voix de Louise s’annonça :

«

Je crois que je ressens la même chose. Depuis ma première année, je n'ai pas vraiment eu de contact avec d'autres personnes. Et surtout pas au point ne serait-ce que de parler aussi longtemps. Avant, j'avais envie de terminer mes études au plus vite, de travailler, d'être indépendante, mais là, depuis aujourd'hui, je me dis qu'à Poudlard, il peut se passer des choses fantastiques. Tu es mon premier ami et je suis triste à l'idée de ton départ proche, mais je veux profiter autant que possible de ces trois mois. Mais c'est étrange, pour moi, ça me bouleverse toutes mes pensées, je ne sais plus très bien quoi penser.

»

A

lors comme ça, elle ressentait les mêmes choses que lui ? Jack ne sut que faire de cette information. Il sourit, néanmoins, en premier lieu, car il pensa à ce bon vieux proverbe : Les Grands Esprits se rencontrent. Si par grand, on entendait identique, alors il pouvait très bien s’appliquer au jeune homme et à sa nouvelle amie. Alors elle retira sa main de là où elle avait cueillie la larme, et Jack rougit tout à coup, en même temps qu’elle, car il ne s’en était pas rendu compte. Comme si ce contact était naturel entre eux. Elle poursuivit, sur un ton assez triste :

«

La vie. Elle vaut sûrement la peine d'être vécue, je pense. Et peut-être qu'après Poudlard, ça te sera encore plus facile au contraire. Ici, il y a toutes les différences entre les maisons, à l'extérieur, les gens sont de temps en temps plus matures, plus ouverts, enfin je crois.

»

E

lle avait raison, une fois de plus. Elle affirmait que la suite serait beaucoup plus facile. Il n’en était pas sûr. Il en doutait fortement, à vrai dire, car il devrait quitter Louise, et donc sa première amie. Le fait est qu’elle oubliait ce facteur important. Pour elle aussi, ce serait difficile, mais elle ne pouvait s’en rendre compte qu’en dernière année, quand le moment de quitter Poudlard était imminent. Il entreprit alors de répondre, en essayant de ne pas la contredire brutalement :

«

En faite…Quand je vais quitter Poudlard…Et ce même si les gens dehors seront plus matures…Je pense honnêtement que ce ne sera pas plus facile. Tu verras quand tu seras en dernière année…Mais tu n’y es pas encore, et profite bien de cette année.

»

I

l avait conclut en souriant. Il ne souhaitait lui mettre une quelconque pression pouvant nuire à ces dîtes dernières années. Il glissa ses deux mains derrière sa nuque, les coudes pointés vers le ciel, et observa le haut du Saule Pleureur. Son renard vint s’installer à ses pieds, et il rabaissa sa main gauche pour le caresser sous le cou.

Louise écouta ce que le jeune homme lui dit. Il avait peut-être raison de penser que ce ne serait pas aussi facile que ça. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, le Serdaigle avait été rejoint par son ami le renard. Elle sourit un peu et parla:

" Bonjours Dolus. Jack, je ne sais pas si je verrai ça l'an prochain. Ce ne sera peut-être pas aussi dur, rien ne me retiendra vraiment à Poudlard. En dehors de toi maintenant, je n'ai pas vraiment d'ami, de simples connaissances tout au plus. Et toi, tu ne seras plus là. Mais je sais aussi que ce que raconte Dumbledore n'est pas que des idioties. Il doit avoir raison je suppose en disant qu'en dehors de Poudlard, ce n'est pas pareil. Je pense que ici, on doit être protégé dans une sorte de cocon."

Un cocon. Exactement ce qui correspondait. Dumbledore, avec sa magie, sa puissance, les protégeait bien des tristesses du dehors. Cela ne pouvait être nié. Elle pensa que son nouvel ami, ne serait plus protégé l'an prochain. Elle murmura donc, plus pour elle-même que pour lui.

" Je t'en prie, fais bien attention à toi."

La jeune fille regarda le renard. Elle avait bien envie, en tant qu'être humain, de toucher son pelage. Mais elle avait l'impression que ce serait une sorte de sacrilège. De plus, son interlocuteur ne lui avait-il pas dit qu'il était une sorte de familier pour lui? Ils entretenaient peut-être une sorte de lien privilégié et peut-être que si elle le touchait, cela aurait des conséquences néfastes. De plus, son instinct sauvage lui disait qu'elle ne devait pas se rapprocher d'un renard. D'ailleurs en parlant de ça. Pouvait-elle avouer son secret? Il était son seul ami, mais ami quand même. Dans un tel cas, pouvait-elle vraiment lui avouer ce secret? Elle ne savait vraiment et était prise dans ce dilemme. Dire ou ne pas dire. Telle est la question. Elle avait peur qu'il la trahisse, cela serait à double tranchant. D'une part, cela la conduirait directement à Azkaban, et deuxièmement, le seul être à qui elle donnait sa pleine confiance l'aurait trahi, blessant son coeur à jamais. De plus, elle devrait sûrement lui raconter les raisons de son choix. Et c'était déjà une blessure en elle. Mais bizarrement, après si peu de temps elle lui faisait confiance. Elle releva la tête qu'elle ne se souvenait pas d'avoir baissé et murmura:

" Jack. Tu sais, au début tu m'as posé une question à laquelle je n'ai pas répondu en te disant que cela pourrait me conduire à Azkaban. Je pense pouvoir te le dire. Je te fais confiance pour ne pas le répéter, enfin j'espère. Je suis une animagus non-déclarée."

Elle chercha le regard vert de son ami, voulant espérer y voir quelque chose qui lui dise qu'il ne la trahirait pas sur ce point là. C'est la première fois qu'elle racontait son secret devant une personne. Elle regarda un instant sa montre et sursauta brusquement. Elle n'avait pas vu le temps passer, et presque deux heures s'étaient écoulées. Or, elle n'avait qu'un pause de deux heures avant de reprendre les cours. Elle se leva précipitamment et dit:

" Jack, je suis vraiment désolée, mais en fait j'ai cours, là et si je me dépêche pas je vais finir en retard. Le pire c'est que c'est Mcgonnagal que j'ai et elle déteste les retards. argh! Au revoir Dolus, au revoir Jack. On se reverra un des ces jours je suppose. "

Louise se pencha vers son ami et déposa un bisou sur sa joue et avec un dernier salut, se tourna vers le château. Ayant dévoilé à Jack son secret, elle se transforma, non sans avoir vérifié qu'il n'y avait personne d'autre. Une fois devenue loup, elle put courir à travers la forêt, beaucoup plus vite qu'en humaine. Elle redevint humaine en arrivant au parc, trop à découvert. Elle fila prendre son sac et reprit sa course vers les salles de métamorphoses. Heureusement, il lui restait quelques minutes avant que ça sonne. Elle put reprendre son souffle et, dernière de la file, entrer en classe sans retard. Pendant le cours, elle fut néanmoins distraite, repensant à son ami.

[HRP]

Je te répondrai sûrement demain

[/HRP]

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