[Me voilà, me voilà...]

Après plusieurs soupirs et d'une humeur légèrement maussade, June décida de quitter la salle commune bien trop silencieuse et studieuse à son goût...Peu encline à rester enfermée lors de ses heures de cours, elle avait d'autant plus besoin de s'aérer un peu pendant son temps libre...Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre et l'éclaircie qui se profilait sur ce ciel ordinairement gris ramena un léger sourire sur ses lèvres. Jaugeant la température qu'il devait faire, elle décida de ne pas perdre de temps à récupérer son manteau et se contenta d'enrouler son écharpe aux couleurs de Serdaigle avant de sortir...

Dès qu'elle fut dehors, elle se sentit libérée et son visage reprit une expression plus sereine, ses traits se détendant lentement. Toutes ces pensées noires s'envolèrent et June se rapprocha a grand pas du lac, laissant ses yeux errer sur le perpétuel mouvement de l'eau.
Pendant un moment, elle se contenta de marcher, les yeux rivés sur le paysage puis soudain, aperçu un autre élève non loin d'elle.

D'ordinaire timide, elle décida néanmoins de le saluer et pourquoi pas, de discuter un moment avec lui...

- Bonjour ! Belle journée n'est ce pas ?

June remarqua le coup d'oeil que l'autre avait porté sur son écharpe et elle se retint de lever les yeux au ciel - Pourquoi tout le monde regardait continuellement dans quelle maison vous vous trouviez. Mais il avait un air plutôt sympathique et June, bien que timide, décida de s'asseoir a ses côtés un moment.

- June Cohen et toi ?

Elle sourit à l'autre lorsqu'il lui répondit et désigna d'un petit geste les alentours.

- C'est étrange que personne ne soit dans le parc pour profiter des rares éclaircies que le temps Ecossais nous cède.

June était peu à l'aise avec l'autre, plutôt solitaire, elle n'avait pas l'habitude de parler aux autres, encore moins à un parfait inconnu mais il avait un visage tellement souriant qu'elle s'obligea à engager la conversation. Après tout, on faisait parfois de belles rencontres...

- Tu es en quelle année ? Il ne me semble pas t'avoir déjà aperçu dans l'un de mes cours.

June le vit perdre son sourire jusqu'alors éclatant lorsqu'elle lui demanda son nom ainsi que son année et se retrouva perplexe. Etait elle vraiment censée le connaître ? Pourquoi paraissait il si surpris de la voir lui poser ces questions ?

-Je suis Paul Vandemar, cinquième année, à Serpentard.

June hocha un peu la tête mais vit bien qu'il était presque...vexé. Elle eut une petite moue, se disant que décidemment ce Paul devait être un grand séducteur et ne devait guère apprécier qu'une fille ignore son nom. Cela la fit sourire, elle aurait peut être du lui expliquer que sa popularité n'était pas en cause mais qu'elle était tellement peu intéressée par ce genre de potins qu'elle n'avait surement pas prêter attention aux fois ou son nom avait pu apparaître dans les conversations. Son sourire fit bientôt place a des yeux pétillants d'amusement lorsqu'elle entendit le ton que le Serpentard employait pour s'adresser à elle :

-Alors dis-moi Miss Cohen, que fais une si ravissante demoiselle toute seule? Personne n'a voulu t'accompagner pour te tenir compagnie?

Elle continua dans le regarder dans les yeux et répondit avec une assurance et une nonchalance qui ne lui était pas coutumières :

- Je préfère être seule, le plus souvent...mais il est vrai que personne ne s'est proposé pour me tenir compagnie.

Avec un air malicieux, elle s'empressa d'ajouter :

- Et que fait le tombeur de ces dames abandonné près du lac ?

June s'amusa de son expression surprise lorsqu'elle lui annonca qu'elle préférait être seule, amusement qui s'aggrandit en entendant le petit rire de l'autre à sa question.

Abandonné? Tu y vas fort là!

La Serdaigle eut une petite moue mi-désolée mi-malicieuse et l'observa un peu plus attentivement. Il ne semblait plus si arrogant soudainement, ni agacé qu'elle ne soit pas en train de se pâmer devant lui ou d'hyperventiler dès qu'il disait un mot. June se félicita de ne pas s'être arrêtée à sa première impression ni à la maison de l'autre, ce qu'elle ne faisait jamais. Elle s'installa un peu plus confortablement et repoussa les cheveux qui lui tombaient dans les yeux, poussés par le vent. Elle se trouvait bien là, au bord du lac, à discuter avec Paul. Elle aperçut son air taquin avant même qu'il ait ouvert la bouche et fixa son attention sur lui :

Et qui te dit que je suis seul ? Ne le dis à personne... mais en fait, j'ai fait une rencontre. Une jeune fille, très intelligente, mignonne et avec de la conversation. Alors même si j'étais seul...ce n'est plus le cas!

June se retint de lever les yeux au ciel devant une façon aussi perceptible et visible de draguer mais finit par rire doucement, sachant parfaitement que le Serpentard avait bien compris qu'elle n'était pas l'une de ses groupies et qu'il s'amusait juste à se montrer amicale et répondre à ses propres taquineries.

Mais bon, je ne suis pas certain que ce soit réciproque... elle doit penser que je ne suis qu'un serpentard arrogant qui ne pense qu'à séduire des demoiselles sans défense. Alors Miss, penses-tu que cette jeune fille restera tout de même en ma compagnie pour cette fin d'après-midi?

Elle plissa les yeux et prenant un ton hautain, l'air toujours aussi mutin cependant, June s'évertua de lever le menton et de regarder au loin d'un air indifférent :

Il se trouve que cette jeune fille, à vrai dire, n'est pas sûre de vouloir passer son précieux après midi si rempli... ( elle ricana un peu) ...avec un jeune Serpentard arrogant et bien trop sûr de lui...Cependant...

June se pencha un peu vers lui à son tour, un air un peu trop innocent pour être vrai sur le visage

Cette jeune fille estime que ce cher...Paul...c'est ça ? ...n'est pas si pénible que ça et qu'elle peut bien se libérer un instant.

Elle se recula a nouveau, se demandant par Merlin ce qui lui prenait ! June était plutôt du genre timide a vouloir disparaître et voilà qu'elle taquinait un parfait inconnu quelques minutes plus tôt. Elle secoua un peu la tête et lui adressa un nouveau sourire :

Alors, tu ne m'as pas répondu, qu'est ce que tu fais là ?

June lui tira la langue lorsqu'elle vit son sourire s'élargir après sa phrase - réaction ô combien puérile mais Paul ne semble pas s'en formaliser et ce fut à son tour de ricanner un peu alors que le Serpentard rentrait dans son jeu et prenait un ton d'aristo qui allait pas si mal avec son attitude du début :

Madame la diva peut se libérer quelques instants? C'est trop d'honneur qu'elle fait là à l'humble...enfin à l'homme que je suis.

A l'évocation de l'humilité, June fronça légèrement le nez, un peu sceptique. Paul n'était surement pas la personne la plus humble qu'elle ait rencontrée mais elle se prit a apprécier, quelque part la confiance en lui-même dont il rayonnait. Quelque part, ils se complétaient tous deux. En effet, discuter avec quelqu'un d'aussi timide qu'elle aurait sans doute mener à une conversation stérile - si conversation il y avait eu...
Paul la mettait plutôt à l'aise et avait assez d'assurance pour deux.

Qu'est-ce que ca peut te faire de toute facon? Miss June, on ne t'a jamais dit que la curiosité est un vilain défaut?

Si elle avait été amusée par le soucil qu'il avait haussé, elle grimaça un peu à la réponse de l'autre...June était très curieuse, particulièrement lorsqu'elle rencontrait quelqu'un. Elle aimait connaître les motivations, les gouts de chacun... Mais Paul finit par répondre à ses interrogations :

Si tu veux tout savoir, je m'ennuie à mourrir. Mes amis finissent leurs devoirs dans la salle commune et je suis seul à lancer des cailloux dans le lac en attendant que l'un d'eux daigne me rejoindre. Quant à Regulus, il m'a délaissé pour sa petite amie. Et toi? T'as rien d'autre à faire alors t'es gentiment venu t'ennuyer avec moi, c'est ca? Trop aimable!

N'est ce pas ? Jaloux de voir que ton ami s'est définitivement lassé de jouer les Dom Juan et à préférer sa copine à tes beaux yeux ?

June lui adressa un sourire un peu moqueur mais toujours empreint de gentilesse et se laissa tomber à son tour, s'allongeant confortablement dans l'herbe, ses boucles s'éparpillant tout autour de sa tête.

J'en avais marre de l'air étouffant de ma salle commune et de tous ces petits Serdaigles penchés sur leurs devoirs, leur cerveau en ébullition, prêt à exploser...En fait, je supporte mal l'enfermement...et le temps me paraissait idéal pour m'aérer un peu...

June avait regretté sa moquerie sur Reg et ses conquêtes à la seconde même ou elle avait vu Paul se crisper même s'il avait fait semblant de rien et elle se mordit légèrement la lèvre. Mais il ne semblait pas lui en vouloir le moins du monde puisqu'il retrouva instantanément son sourire et sa bonne humeur qui devenait presque contagieuse...Car June devait avouer qu'elle passait un très agréable moment allongée la dans l'herbe avec ce Serpentard dont elle savourait étrangement la compagnie.

Jaloux? de sa petite amie? Sûrement pas! Je suis hétéro moi! C'est normal que j'apprécie Reg' c'est mon meilleur ami... mais je ne suis en aucun cas jaloux de ses conquêtes.

June eut un sourire à la réponse du vert et argent mais ne put s'empêcher d'écarquiller légèrement les yeux à l'air calme et sincère, bien loin de l'arrogance qu'il avait pu afficher au début de la conversation qu'il avait employé et elle se sentit formidablement bien. June aimait les gens sincères.
Elle sentit Paul la dévisageait et alors qu'elle aurait surement pris la fuite en temps ordinaire à cause de sa légendaire timidité, pour la première fois elle ne se sentit pas réellement mal à l'aise et se contenta de pencher un peu la tête comme elle le faisait si souvent avant que son visage ne de fende d'un grand sourire lorsqu'il lui rappela qu'elle avait émit l'idée qu'il avait de beaux yeux.

Ne joue pas à ça avec moi Paul ! Je ne suis en aucun cas une fillette écervelée qui fondra juste parce que tu te seras amusé à la séduire !

Elle eut un petit sourire puis poursuivit

Néanmoins je dois admettre qu'ils sont magnifiques...

Allongée dans l'herbe, elle sentit Paul saisir une de ses mèches de cheveux et fronça un peu le nez, peu habituée à ce genre de chose mais n'esquissa pas un geste pour l'en empêcher, se concentrant plutôt sur ce que le Serpentard était en train de lui dire, souriant à la gentillesse qu'elle percevait dans sa voix.

Oh, d'un certain côté, Serdaigle me paraît la maison la plus adaptée à mon caractère...trop d'agitation à Gryffondor, trop d'histoires de sang et de famille à Serpentard, trop d'entraide à Poufsouffle. Bien que je déplore le fait que les Serdaigles soient si individualistes, ca m'évite de devoir devenir amie avec qui passe à proximité. Ce ne sont pas les bleus et bronzes qui rompront mon besoin de solitude et de calme...

Lorsqu'il reprit la parole, la bombardant de questions au point de l'étourdir, June resta un moment silencieuse. Elle était si peu habituée à tant de curiosité envers elle qu'elle ne savait quoi répondre et sa timidité semblait sur le point de refaire surface...Elle sourit néanmoins pour s'allonger sur le côté et fixer Paul dans les yeux...

J'aime un tas de choses plus ou moins intéressantes...J'aime être dehors sous la pluie ou sous le vent, et me sentir minuscule au milieu de la nature qui se déchaine...j'aime dessiner, et écrire à n'importe quel moment, dès que j'en ressens l'envie ou le besoin, j'aime chanter et la musique en général...j'aime observer les autres...leurs manies, meurs états d'âmes et tous ces petits détails que personne ne remarque jamais parce que personne ne prend le temps de s'y intéresser...j'aime mon grand frère, Elijah, et j'aime passer du temps avec lui, lui écrire, lui parler...j'aime mon père malgré ses sourcils perpétuellement froncés et son air mélancolique...

Elle s'interrompit avec une petite grimace à l'évocation de son père et détourna le regard.

Désolée, je parle beaucoup trop et ce n'est pas très intéressant...Parle moi plutôt de toi Paul...

Lorsqu'elle lui annonca qu'elle ne voulait pas qu'il joue avec elle comme avec les autres filles, June s'était attendu à ce qu'il renchérisse comme il l'aurait surement fait au début, en rigolant ou en en rajoutant mais surement pas à ce qu'il écarquille ainsi les yeux. Il fallait croire que Paul était décidemment plus sérieux qu'il ne le paraissait et cela fit sourire la Serdaigle. Elle avait l'impression d'être seule avec lui, comme s'il était son grand frère...
June secoua la tête...quelques heures auparavant elle ne le connaissait pas et que maintenant elle se sentait en confiance avec lui. Il avait parut soucieux pendant un instant et n'avait retrouvé son air joyeux et son joli sourire qu'au moment ou elle parla de ses yeux...

Néanmoins, June remarqua rapidement que Paul semblait toujours préoccupé par quelque chose et qu'il avait un petit regard assez nostalgique...Cette impression d'être le jouet d'un conflit intérieur, malgré son apparence détendue, s'accentua lorsque June sentit la pression et la force qu'exerçait la main du Serpentard sur ses cheveux qu'il commençait à tirer un peu fort...Elle préféra ne pas s'en formaliser et ne pas en parler au garçon, histoire de ne pas le mettre mal à l'aise...

Cependant, June avait envie de connaître les états d'âme de Paul et de discuter avec lui tant il semblait intéressant. Elle remarqua bien son air tiraillé et ses coups d'oeil alentours comme s'il avait envie de s'enfuir ainsi que le son de sa voix qu'il tentait de rendre enjouée sans grands résultats...

J'aimerais tout connaître...tes motivations, tes peurs, tes ambitions, tes joies...ce que tu aimes ou ce que tu n'aimes pas...qui tu es vraiment derrière tes attitudes de Dom Juan et que je commence à soupçonner ...

June lui sourit doucement et se rassit à son tour, s'appuyant négligemment contre l'arbre.

J'aimerais beaucoup en apprendre plus sur toi moi aussi...je...généralement je suis plutôt solitaire et très franchement, je n'ai pas vraiment d'amis...a vrai dire, j'ai tellement peur qu'on me pose des questions sur moi que j'essaye de ne pas m'intéresser aux autres...

La Serdaigle eut un petit rire nerveux

Mais toi, c'est différent...j'ai envie de savoir qui tu es, de te connaître Paul.

Loin de l'apaiser, les questions de la Serdaigle mirent Paul assez mal à l'aise. Il restait immobile, en boule, recroquevillé sur lui-même, les yeux toujours clos. Il en avait déjà trop dit et elle ne s’en rendait pas compte. Il ne devait pas en dévoiler plus sur sa vrai nature. D’abord car c’était une fille et puis elle n’étai même pas à Serpentard. Comment pourrait-elle comprendre ? C’était un monde étrangers aux coutumes grotesque si on venait d’une autre maison. Ce qu’elle venait à soupsconner. Il fallait couper court à toute conversation, tout de suite ! Il redressa la tête, le regard rivé sur la lac, il ne voulait plus regarder la jeune fille. Il répondit d’un ton un peu plus froid et monocorde, celui d’un Serpentard qui retourne dans sa coquille :

Tu ne peux pas connaître tout cela. Ce n’est pas bon, ni pour toi, ni pour moi. Crois moi, il vaut mieux que tu en saches le moins possible sur moi. D’ailleurs, je ne vois pas de quoi tu parles, il n’y a rien d’autre mis à part le Don Juan.

Lentement, il se releva et se retourna pour lui faire face. Un sourire se dessina comme à son habitude mais ses yeux étaient infiniment sérieux lorsqu’il les posa sur la Serdaigle assise contre l’arbre. Elle...

La voir comme cela. Légèrement hésitante, rougissante et ses quelques mots agrémenté d’un rire nerveux... il ressentit quelque chose d’étrange. D’une voix douce, il répondit avec gentillesse :

Tu n’as pas à avoir peur des autres. Il te suffit de faire attention à ce que tu révèles sur toi et à qui. Je suis certain que tu es une fille intelligente, tu dois simplement prendre plus confiance en toi pour juger qui mérite de te connaître ou pas.

Mais toi, c'est différent...j'ai envie de savoir qui tu es, de te connaître Paul.

Il se passa une main dans les cheveux, un peu nerveux, avant d’avouer à la jeune fille :

Je suis navré mais je... tu sais je suis touché que tu es dépassé tes craintes pour m’en confier un peu plus sur toi. N’aie crainte, cette conversation restera entre nous mais... je suis désolé ca ne va pas être possible entre nous. Il vaut mieux oublier tout ca.


Comment ca se faisait qu'il était si mal à l'aise avec elle? Et puis, il s'était même excusé!! Il ne le faisait jamais, d'habitude, il envoyait tout bouler sans ce soucier des sentiments des autres. Pourtant, il n'arrivait pas à partir comme si ses pieds étaient vissés au sol. Il restait planté là comme un abruti.

June le regarda se recroqueviller sur lui même dans cette drôle de position qu'il avait adopté à présent comme s'il se renfermait. Légèrement désarçonnée, elle le vit éviter son regard qu'il fixa sur le lac et prendre un ton froid et monocorde qui blessa la jeune fille :

Tu ne peux pas connaître tout cela. Ce n’est pas bon, ni pour toi, ni pour moi. Crois moi, il vaut mieux que tu en saches le moins possible sur moi. D’ailleurs, je ne vois pas de quoi tu parles, il n’y a rien d’autre mis à part le Don Juan.

June s'assit en tailleur, le menton posée dans une main et le regarda se tourner vers elle. Quelque chose était venu briser la paix et la douceur de leur discution, quelque chose avait subtilement changé, poussant Paul dans ses retranchements et enfouissant June dans sa timidité habituelle. Son rire résonna plus nerveux, ses traits apparurent moins détendus et sa façon de se tenir bien moins à l'aise qu'auparavant. Et malgré le sourire qui agrémenta le visage de Paul et sa voix douce, empreinte de gentillesse, June ne parvint pas à faire comme si de rien n'était. Elle se sentit à nouveau plutpot nerveuse et lorsqu'il lui dit qu'elle était intelligente et qu'elle devait prendre confiance en elle, elle ne sut quoi réellement répondre...
Le silence devint rapidement pesant et elle se contenta de le fixer lorsqu'il se passa une main dans les cheveux pour lui dire qu'il était ravi qu'elle se soit confiée mais qu'il ne voulait plus lui parler. Si elle réussit à garder une attitude plus ou moins impassible, elle prit un ton amer :

- J'aurais du m'en douter...Tu t'étonnais que j'aime la solitute mais vois-tu...quand je suis seule, je n'ai pas besoin de faire des efforts pour m'ouvrir et me faire ensuite dire que je peux retourner de là ou je viens.

June parlait d'une voix calme mais remplie d'amertume.

- Je pensais que tu étais différent Paul, et que tu étais quelque chose d'autre que le Dom Juan sur qui je suis tombée au début, que tu étais intéressant...Mais je vois que je me suis trompée...

Elle avait conscience qu'elle était dure dans ses propos, que cela ne reflétait pas réellement la vérité mais elle s'en fichait. Elle était assis là, comme une idiote et elle se sentait si mal. Pourquoi était ce si dur de laisser partir Paul elle qui n'avait jamais retenu personne ? Pourquoi ca faisait si mal de s'entendre dire qu'ils ne pouvaient pas être amis ?

June plissa les yeux et attendit de voir ce qu'il allait faire, le coeur battant tout de même...June haissait s'ouvrir aux autres, c'était toujours quelque chose qu'elle avait du mal à faire alors se faire dire que finalement, il ne voulait plus la voir l'avait blessé cruellement ...Elle n'avait pas bouger d'un pouce pendant qu'il semblait mener un combat intérieur entre partir ou rester puis lorsqu'il s'était mis à frapper à coups de poings dans l'arbre bien qu'elle s'était inquiètée pour lui...Elle frissona au contact de sa main sur sa joue et s'éloigna légèrement, consciencte de la tension qui s'était établie entre eux...

La réponse de Paul ne provoqua qu'un soufflement exaspérer de la part de June qui le fixa, hésitant entre soulagement et colère :

- Tu penses que je ne suis pas capable de savoir toute seule ce qui est bon ou pas pour moi ? Tu penses que je suis si fragile que je ne peux pas me défendre toute seule ?

Elle le fixa d'un air mauvais puis ses traits s'adoucirent, June n'avait jamais été quelqu'un d'autoritaire. Avec plus de gentillesse elle marmonna :

- C'est à toi de voir Paul...je ne peux pas choisir pour toi...

Elle tourna le visage vers lui et le regarda avec détermination comme lui lançant un ultimatum. Le Serpentard ne pouvait se défiler, il devait répondre là, tout de suite et maintenant...


Tu ne pourras certainement pas tout connaître de moi, mais j’essaierai de te répondre...dans la mesure du possible.

June fit une grimace puis resta un instant silencieuse...

- Comme tu voudras...

La Serdaigle adressa un sourire plutôt faible au Serpentard... Elle aimait bien Paul, malgré son changement d'humeur, malgré ses doutes et malgré qu'il avait failli la heurter dans ce qu'elle protégait le plus : son amitié...

June vit un tas d'émotions défiler sur le visage de Paul et regretta amèrement son ton sec et cassant...de nature plutôt douce et gentille, elle se mettait rarement dans de tels états...
Elle le vit s'éloigner vers le bord du lac après qu'il l'ait prévenu et bientpot disparaître...
June se força a respirer calmement puis a avancer a petits pas dans la même direction avant de se stopper en l'apercevant, tout près du lac, s'aspergeant le visage et prenant soin de sa main... A nouveau, le regret et la culpabilité l'étreignirent.
Qui était elle pour lui parler comme ça ? Il était évident qu'il était à bout de nerfs...

Elle s'approcha encore un peu alors qu'il semblait ne pas bouger, la main dans l'eau glacée. Il ne leva même pas les yeux lorsqu'elle s'arrêta à coté de lui...peut être ne l'avait il même pas entendue ? Elle le vit s'empresser d'effacer la larme qui coulait sur sa joue et avanca la main pour sécher la deuxième qui commençait à rouler...

Puis, instinctivement, elle s'assit derrière Paul, passa ses deux bras autour de lui et posa sa joue contre la clavicule du Serpentard dans un geste réconfortant

- Je suis désolée...je suis consciente que ça n'a pas l'air facile pour toi...tu n'as qu'un mot à dire...

Avec une douceur infinie, elle prit ensuite sa main qu'elle envellopa doucement dans un mouchoir qu'elle venait de sortir de sa poche et leva à nouveau les yeux vers lui.

June tressaillit lorsqu'il se saisit de ses deux bras qu'elle avait passés autour de lui, et le sentit frissoner contre elle avant de se tourner pour la faire taire, un doigts soigneusement posé sur ses lèvres. Elle attendit un instant qu'il parle mais il se contenta de la laisser le soigner puis, aussi soudainement qu'il avait pu se mettre en colère plus tôt, elle le sentit l'attraper délicatement par la tête pour la serrer un peu contre lui et lui caresser les cheveux...Elle entendit son coeur qui battait et se concentra sur ce qu'il était en train de lui dire.

Merci June.
Excuse moi pour tout à l'heure. Je perds facilement mon sang-froid et il m'arrive alors de dire des choses blessantes. La seule solution que j'ai trouvé pour me calmer est de me faire mal physiquement pour me détourner de ma colère. Je sais ca semble un peu fou, même bête mais je suis comme ca, j'imagine.
Je...
J'ai vraiment envie de passer plus de temps avec toi et tant pis pour les conséquences. Je pense que la meilleure chose que l'on puisse faire est de ne pas trop en parler autour de nous. Je sais bien qu'à Poudlard, c'est presque impossible de garder quelque chose de secret mais on peu toujours essayer...

Elle hocha doucement la tête...

- C'est rien...tu agis bizarrement Paul mais tu as peut être tes raisons et je n'aurais pas du m'en prendre à toi comme cela, c'était stupide. Mais j'ai aussi envie de passer du temps avec toi...et bien sûr, je...je garderais ça secret, si tel est ton souhait.

La voix de June avait un peu tremblé sur ces derniers mots, se pouvait il qu'il ait honte de lui parler ? D'être son ami ? Tant pis...après tout, c'était pas si important...

Mais ne crois pas que je ne veux pas que ca se saches parce que je redoute ce que vont penser les autres Serpentards. Ca m'est égal, tu m'entends? Egal...
Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, ca ne m'empêchera pas de te voir.
June...je suis tellement désolé. Pourquoi ne t'ai-je pas juste dit oui tout de suite? Je ne voulais pas te blesser, je...
je te promets de ne pas retourner ma veste cette fois-ci.
Enfin..seulement si tu n'as pas changé d'avis. Je comprendrais tu sais, je n'ai pas le profil de l'ami type: dragueur, violent, lunatique... pas que de glorieux adjectifs...


Ses doutes senvolèrent un peu suite aux paroles rassurantes de Paul bien qu'elle paraisse toujours un peu inquiète mais elle sourit doucement

- Arrête Paul...J'suis pas non plus le genre d'amie comme on aimerait en avoir...j'ai pratiquement aucune idée de ce qu'est l'amitié...je me montre solitaire et renfermée, presque taciturne et tu as bien vu que j'avais une suceptibilité et une sensibilité à fleur de peau...

Elle capta a son tour son regard et ajouta, d'une voix douce

- Néanmoins, je serais toujours là si tu as besoin de quoi que ce soit.

Elle le regarda pendant un instant, le voyant relâcher la pression et eut l'impression qu'on la délestait, elle aussi, d'un poid qu'elle portait sur les épaules.

Un sourire des plus sincères se dessina sur les lèvres de June lorsque Paul la prit par la main, sourire qui s’accentua un peu plus alors qu’il lui dit qu’ils pourraient faire des efforts pour s’apprivoiser et elle hocha la tête en signe d’assentiment. Elle remarqua qu’il lui tenait toujours la main alors qu’il se dirigeait vers le chateau et lutta mentalement pendant un moment entre son envie de la laisser là ou elle était, scellant leur amitié ou de lui enlever car elle commençait à se sentir gênée.
Paul avait de nombreuses admiratrices, dont certaines étaient prêtes à défendre leur interet farouchement et être vue main dans la main avec l’un des plus grands séducteurs de Poudlard ne jouerait pas forcément en sa faveur. La jalousie féminine était un véritable fléau. Elle finit par se traiter mentalement d’idiote. Première, personne ne ferait attention a elle et deuxièmement, si l’une de ces acharnées venait à l’interroger, elle n’aurait qu’à dire la vérité, à savoir qu’elle ne ressentait aucun sentiment amoureux pour Paul et qu’elle l’appréciait simplement en tant que connaissance pour l’instant, peut être ami plus tard.
Elle sourit à la référence de Paul qui lui affirmait être là quand elle en aurait besoin, même s’il s’agissait de la défendre contre un ex petit ami potentiel. Le Serpentard n’avait il pas encore compris qu’elle n’avait pas d’ex petit ami, ni de petit ami tout cours ?

- Tu ne seras pas embêté de ce que côté là, il n’existe aucun ex petit ami dont tu devrais démolir le portrait, bien heureusement.

Elle appuya ses dires d’un signe de tête.

- Je peux t’assurer que je ne viendrais pas te déranger pour des histoires de coeurs.

Bien sûr qu’il n’aurait jamais besoin de l’aider ou la réconforter pour cela, elle n’aimait personne. Trop timide et solitaire pour pouvoir partager trop de temps avec quelqu’un d’autre. Pourtant, June aurait aimé tomber amoureuse.
Elle fut a nouveau sortie de ses pensées par Paul qui lui disait qu’il devrait se rendre à l’infirmerie.


- Oh, j’oubliais ta main ! Quelle piètre amie je fais, bien sur qu’il faut montrer ça à Pomfresh. J’entends déjà ses sermons sur ton manque de prudence et son regard de reproche.

June emprunta, immmitant à la perfection, la voix de l’infirmière et grommela comme celle ci avait tendance à le faire : « Mr Vandemar, pour l’amour du ciel, quand serez vous enfin raisonnable ? Il fallait me l’amener DES que vous vous êtes blessée »

Lorsqu'elle lui certifia qu'elle ne viendrait certainement pas l'embêter pour des histoires de coeur la jeune fille se justifia en disant qu'elle n'avait aucun petit ami ou ex. c'était difficile à croire pourtant il comprenait ! Elle voulait peut-être se consacrer à ses études, ses parents lui interdisait d'avoir un copain ou bien elle ne trouvait personne qui ne lui corresponde. Ca l'intriguait qu'elle en soit si certaine.

Quoi? A t'entendre on pourrait croire qu'aucun garcon ne t'as jamais abordé...

Le Serpentard leva les yeux aux ciel tandis qu'il disait cela d'un ton taquin. Vu la facon dont elle l'avait remballée, il était plus que certain que ce n'était pas le premier à lui avoir demandé.
Néanmoins, lorsqu'il eut la sagesse de reconnaître que sa main le faisait souffrir et proposa de rentrer au chateau, il ne put s'empêcher d'éclater de rire devant l'imitation de l'infirmière que lui fit la jeune fille. Arrivée devant l'imposant château, il la serra dans ses bras et lui glissa à l'oreille:

Prends soin de toi la miss. On se revoit bientôt, je te le promets.

Puis, il s'échappa agilement et avant qu'elle n'ait pu le rattraper, il était déjà à l'autre bout du couloir. Il n'allait pas à l'infirmerie, juste trouver quelque potion dans la salle commune des verts et argents pour soigner ce petit incident. Mais même à sa nouvelle amie il ne pouvait pas l'avouer car ce serait avouer qu'il perdait souvent son contrôle alors que ca n'etait pas vrai...ou presque.


[HJ: tu peux clore le sujet je pense ]