Février était déjà arrivé sur Poudlard. C’était bientôt l’heure des vacances et Regulus ne savait toujours pas s’il rentrait avec son frère chez eux, à Londres. Ses parents n’avaient toujours donné de réponse. Et là, cela devenait plus qu’urgent. Slughorn avait déjà fait circulé les fiches d’inscriptions de départ, mais aussi celles pour ceux qui restaient. Et lui ne savait toujours pas. Ce n’étaient pas eux (Sirius et lui), qui décidaient. Leurs parents partaient souvent en voyage, et ils ne voulaient pas que les deux frères restent seuls chez eux durant leur absence.

Il sortit ainsi de la salle commune des Serpentard, sa lettre à la main. Sa chouette était partie chasser ce matin, et il ne l’avait pas retrouvé près de son dortoir. Elle était sans aucun doute à la Volière. Le vent frais ébouriffa doucement ses cheveux, il ne faisait pas froid, mais Regulus avait tout de même pris son écharpe. Pas la sienne, celle des Black, avec leur blason et tout le reste puisqu’il l’avait prêtée à Yumiko l’autre jour. Il portait celle du collège, avec les couleurs de Serpentard. Ce n’était pas plus mal. Elle grattait bien plus que la sienne, mais bon, il n’allait pas faire le difficile non plus. Il se promena d’abord près du lac, se posant sur le rocher qu’il adorait tant observé l’eau. Il était toujours immédiatement attiré par lui, le lac. L’eau claire lui faisait ruminer ses pensées, noires ou non. L’eau. Elément fou & perturbateur, bien moins que le feu bien sur, le fascinait. Il aimait bien se plonger dans l’eau délicieuse du lac de temps à autres, même en plein hiver, l’eau était toujours à une température agréable, selon lui en tout cas. Après presque une heure passée là, il se leva, et se mit à gravir les marches menant vers la Volière. Cette tour à la hauteur vertigineuse l’avait toujours fasciné. Il s’arrêta alors qu’il n’avait grimpé que quelques marches. Il regarda vers le haut, et se dit que monter toutes ses escaliers en courant, peut-être même à cloche-pied, serait un excellent entraînement pour le Quidditch. Aussitôt penser, aussitôt approuvé ! Il se mit à courir, sauter, jusqu’en haut. Essoufflé, il franchit la porte, hors d’haleine, hilare.

Une jeune fille se tenait là, elle venait sûrement elle aussi d’envoyer une lettre. De Serdaigle, Regulus se souvenait d’elle, puisqu’elle était arrivée en cours d’année de France. Marie-Lune. C’est le prénom que lui avait donné l’autre fou, Dumbledore.

-Bonjour, lui dit-il, dans un français approximatif.

Il était peut-être à Serpentard, mais cela ne l'empechait pas d'être poli, il n'était pas si cruel.

La jeune fille, surprise, sursauta, comme s’il était le diable en personne, puis se retourna. Regulus était amusé. Elle était de Serdaigle, donc, elle ne faisait pas partie de ses ennemis notoires, c’est-à-dire, tous les Gryffondors, excepté son frère, qu’il adorait toujours même si Sirius le détestait... Bref, il pouvait au moins être sympathique avec cette fille, la pauvre, arriver comme cela au beau milieu de l’année scolaire, cela ne devait pas être facile tous les jours. D’un œil critique, il la jaugea du regard. Et il du admettre qu’elle était plutôt mignonne. De beaux yeux pers, qui illuminait un si doux visage, des cheveux blonds si bien bouclés qui encadraient ses épaules avec grâce. Enfin, même si elle était mignonne, pour lui, aucune fille n’était plus ravissante que Yumiko. Marie-Lune lui répondit dans son parfait accent français, comme lui n’aurait jamais pu le prononcer. Elle le regardait étrangement, l’air presque amusé, lui fixait encore son visage lorsque ses yeux changèrent de couleur brutalement, sans qu’aucun signe avant-coureur et précurseur ne l’en avertissent.

-Whaou, magnifiques yeux, tu es métamorphomage ?

Les métamorphomages sont des sorciers ayant la capacité de se métamorphoser spontanément, sans l'aide de potions ou de sortilèges. Regulus aurait adoré en être un car ils peuvent ainsi prendre l'apparence de n'importe qui. Pour se transformer, ils crispent leur visage et le changement s'effectue alors. Malheureusement, les métamorphomages le sont de naissance, et il était impossible de le devenir. De plus, ils étaient très rares, en effet, il n’en avait connu qu’un seul dans sa vie, un vieux cousin de son père prénommé Barthelomey. Il le rappelait bien que ses cheveux changeaient de couleur quand il était en colère, ou au contraire, lorsqu’il était heureux, mais Regulus n’avait vu que la première possibilité dans son enfance. Dans sa famille, on n’était jamais content, jamais gai, jamais heureux.
Il pensa alors qu’il ne s’était pas présenté, et ce n’était pas très poli. Il supposait fort bien qu’en France, on n’avait jamais entendu parler des Black.

- Pardon, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Regulus Acturus Black, le deuxième du nom. Et toi, ne te présente pas, je sais qui tu es.