✎ Les cours d'Histoire de la Magie étaient probablement les plus ennuyeux qui soient dispensés au collège de Poudlard, la preuve en était que tout les élèves, ou une grande majorité, s'accordaient sur ce point. Même une certaine Aleksandra Belikov, pourtant réputée pour être une travailleuse acharnée, plutôt perfectionniste et appartenant à la maison de Serdaigle. En même temps, leur professeur ne cessait de parler sur un ton monotone sans jamais changer d’intonation. Il abreuvait la classe de mots, pendant que les élèves "prenaient des notes"... Visiblement tout en dormant...

Ce jour, les élèves de Serdaigle et de Serpentard de cinquième années avaient cours ensemble, ce qui ne semblait pas ravir la plupart des étudiants de ces deux maisons. Et pour cause, la maison des verts n'avait pas la meilleure réputation qui soit, presque uniquement composée de sorciers qui n'avait que l'importance du sang et du rang dans la tête. Pourtant, une jeune russe était ravie de partager ce cours avec les élèves de Salazar Serpentard, se disant que du coup, elle allait se débrouiller de s'asseoir à côté de Paul Vandemar. Elle était certaine qu'ensembles, ils trouveraient le moyen de ne pas s'ennuyer pendant ce cours pourtant soporifique.

Lorsque l'heure du cours avait sonné, la belle brune avait rejoins le premier étage, sortant d'un cours de potion avec les Poufsouffle. Arrivant devant la porte de la classe, elle attendit patiemment avec quelques autres élèves que leur professeur les invite à entrer. La brunette chercha alors Paul des yeux afin de voir où il avait pris place, pour s'installer à ses côtés... Bien que les élèves de Serdaigle n'apprécieraient certainement pas de voir l'une des leur passer le cours en compagnie d'un élève de Serpentard. Mais leur avis était bien le cadet des soucis d'Aleksandra.

La jeune femme jeta un sourire en coin à l'attention du jeune homme après l'avoir embrassé sur les deux joues en guise de bonjour. Puis elle sortie ses livres et cahiers, les ouvrant sur son bureau pour donner l'illusion qu'elle écoutait le cours, même si elle venait à somnoler. Et puis elle se tourna dans la direction de Paul, un large sourire sur les lèvres avant de murmurer.

"- Alors ? On Joue à quoi pour passer le temps ?"

✎ "- Piquer ta bouteille ?" sourit elle en ajustant son décolleté. "C'est comme si c'était déjà fait."

La jeune femme adressa un sourire à l'attention de son compagnon de jeux et s'assura que les élèves, du moins les Serdaigle, ne la regardaient plus. Un coup d’œil au professeur qui leur tourne le dos, pour écrire quelques dates sur le tableau en dirigeant sa plume à l'aide de sa baguette. Ce que cela pouvait être feignant un professeur... Non mais regardez les, sérieusement. Comme si les élèves pouvaient écrire avec des plumes à papote par exemple !

La belle Aleksandra évalua ses chances en passants pas les allées. C'était possible. Elle aurait put choisir la solution de facilité et passer entre Paul et sa chaise, continuant ainsi jusqu'à Regulus, entre les élèves pour que le professeur ne la voit pas. Mais il n'y avait rien de risqué, ce n'était donc pas drôle.

La jeune femme ôta ses talons avant de se glisser hors de sa chaise sans un bruit, se mettant alors à quatre pattes, rasant les bureaux pour parvenir à son but. Enfin, la brunette put se cacher derrière la chaise de Regulus qui ne semblait pas l'avoir remarqué alors que plusieurs Serpentard installés en fond de salle avaient les yeux braqués sur elle. Peut être que l'exposition de son fessier mis en valeur par le mouvement y était pour beaucoup.

Discrètement, Aleksandra plongea la main dans le sac du sorcier, attrapant la bouteille d'alcool sans trop de mal. Un sourire éclaira alors son visage alors que la belle brune regagnait sa classe, toujours à quatre pattes, après une petite vérification de l'état des lieux. Enfin, elle reprit place sur sa chaise, ré-enfilant ses escarpins en riant sous cape tout en rendant la bouteille à son ami.

"- A ton tour... Quelque chose d'inédit... Ah je sais... Cap ou pas cap d'embrasser celle que tu trouve être la plus belle de la classe, en t'arrangeant pour que tout le monde, hormis le prof, remarque ce baiser ?" murmura t elle un sourire sur les lèvres, curieuse de voir qu'elle Serpentarde ou Serdaigle il allait aller embrasser.

✎ La gifle partit peut-être trop vite pour que le Serpentard puisse vraiment la voir venir. Mais personne n'en rata la moindre miette puisque tout les étudiants le regardaient toujours, surpris par son baiser en plein milieux du cours. Quoiqu'il en soit, la main d'Aleksandra ne mit qu'un petit quart de seconde pour s’abattre sur la joue de l'étudiant, non sans un petit claquement, déclenchant les rires de quelques étudiants de Serdaigle qui venaient de se retourner vers eux.

La jeune femme venue de Russie s'était levée et ramassait ses affaires à la hâte, sans jeter le moindre regard en direction de l'étudiant qui avait été si fier quelques instants plus tôt mais devait l'être beaucoup moins maintenant, sa joue légèrement rosie. Le vert et argent ne devait, en prime, pas avoir l'habitude qu'une fille le traite ainsi. Venant de la brunette, il devait être encore plus surpris que si cela avait été une autre.

"- Celle là, tu ne l'a pas volé ! Tu sais quoi Vandemar ? T'es juste un pauvre con. Un pauvre petit con minable et sans la moindre cervelle ! Parfois, je me dis que même Lestrange vaux mieux que toi !"

La jeune femme était amère et se voulait peut-être légèrement blessante en comparant l'étudiant vert et argent à l'homme qui était promis à Bellatrix Black. Parce que la brunette savait fort bien qu'entre les deux sorciers, ce n'était pas vraiment l'amour, la joie, la paix. Plutôt tout le contraire. Mais la russe n'avait pas la volonté de faire du sentiment actuellement, elle même blessée par le choix de Paul. D'ailleurs, la bleu se sentait presque humiliée. Alors que ce n'était pas réellement le cas puisque ce n'était pas comme si tout le monde s'attendait à ce qu'il la choisisse. En vérité, personne ne devait trouver que la studieuse adolescente avait été humiliée par son ami. C'était dans sa tête tout ça. Mais cela n'empêchait en rien le mal.

Qui, dans cette classe, n'aurait pas compris que le défis lancé visait à ce que justement, il embrasse la Serdaigle ? Quel idiot, d'ailleurs, aurait refusé une telle requête, même formulée à demi-mots alors que la demoiselle faisait partit des filles les plus courtisées de l'établissement mais aussi, et surtout, des plus inaccessible de toutes ? Car le nombre de ses ex se comptait sur une seule main, ce qui était, sommes toute, assez peu.

Passant son sac en bandoulière sur son épaule droite, Aleksandra se dirigea vers la sortie, ses talons cliquetant sur le sol. Oh, il lui sembla entendre le professeur qui la rappelait mais c'était le cadet de ses soucis. Non, non, non et non, la brunette ne retournerait pas s'installer aux côtés de Paul pour suivre un cours totalement pourri. pour l'heure, elle avait trop de ressentit à son égard.

Une fois dans le couloir, la demoiselle s'assit contre un mur, se fichant pas mal que Rusard puisse arriver. Que risquerait elle, après tout ? Une heure de colle ? La belle affaire. Furieuse, la jeune sorcière lançait des éclairs avec ses yeux, qui ne donnaient guère envie de l'aborder. Un énième regard furieux vers la porte de la salle de classe. En même temps, la demoiselle ne s'attendait pas vraiment à ce que Vandemar ai suffisamment de courage pour sortir de la salle lui aussi. C'était un vert et argent après tout. Ils étaient tous un peu trouillards. Grandes gueules et vantards aussi. Mes surtout froussards.

✎ Pas un regard pour personne. Juste des soupirs. Un battement de cil. Un battement de cœur. Aleksandra est comme hors de la réalité. Le temps ne semble plus s’écouler pour l’inerte demoiselle sont les yeux sont les seuls à bouger. On pourrait passer sans même la remarquer, tant elle est délicate, silencieuse et immobile. Est-elle femme ou statue ? Quelque imprudent pourrait se laisser tromper par la jolie brune. La scène qui venait de se dérouler repassait en boucle dans sa tête. Mais elle la voyait comme hors de son corps. Comme si elle avait été un de ces étudiants simplement présent pour assister au cours et qui avait, de fait, tout vu de ce qu’il s’était passé.

Paul ne sortait toujours pas de la salle de classe. Trop froussard pour s’opposer au refus de l’enseignant, trop fier pour venir demander pardon, trop orgueilleux pour s’abaisser à courir après celle qui venait de l’humilier publiquement. Trop Serpentard en somme. S’en était rageant. Et si la brunette était sortie très dignement de la classe, son élégance était tout de suite retombée une fois arrivée dans le couloir, où elle s’était laissé glissé au sol sans aucune grâce, adoptant une position tout ce qu’il y avait de plus nonchalante.

En fin de compte, la demoiselle s’était peut-être trompée sur le compte de Paul en songeant qu’il ne sortirai pas à sa poursuite. Car une ombre apparut bientôt. Il avait mit le temps mais il avait finit par se décider. Pourtant la brunette ne tourna pas le regard vers lui. Il s’installa à ses côtés, lui tendant la plume qu’elle avait oublié sur son bureau un peu plus tôt en partant, tout en y allant de son petit commentaire, ce qui eut pour effet que la brunette le regarda enfin. Il avait un petit sourire en coin. Pas d’air désolé. Mais il renvoyait une idée de « Explique-moi… ».

Aleksandra eut un petit soupir. Il n’avait pas compris tout seul qu’avec toutes les allusions qu’il lui faisait, la jeune femme s’était attendu à ce qu’il l’embrasse et avait mal prie le fait qu’il en choisisse finalement une autre ? Certes, il ne pouvait pas deviner qu’elle l’aimait – enfin si, mais il ne faut pas trop en demander à un Serpentard – mais merde, les raisons de son énervement étaient claires comme de l’eau de roche quand même ! N’importe qui aurait comprit !

«- C’est évident pourtant. » murmura t elle, plus pour elle que pour lui en vérité. «Je pensais que tu me choisirai, voilà ce qui se passe. Ne serait ce que pour toutes les allusions que tu me fais… Au lieu de ça, t’a choisit Cassidy. Pourquoi ? Parce qu’elle, c’est une Serpentard ? Pourtant les maisons ne te dérangent pas tant que ça quand il est question de filles. Donc j’imagine que ce n’est pas la raison. Alors quoi ? Qu’est ce qui a fait que tu n’a pas fais le choix auquel je m’attendais ? Je ne pense pas être la plus moche de la classe pourtant… pas la plus belle de l’école c’est clair mais… Je suis quand même presque sûre que dans cette classe, j’aurai été le choix de 99% des garçons. Alors pourquoi pas le tien ? » répond elle en rougissant.

Nouveau soupir. La jeune femme regarde le plafond en attendant une réponse alors qu’à l’intérieur, son cœur bat la chamade, courant un marathon ou dansant un tango effréné. Le silence glisse entre eux et la belle attend toujours une réponse. Parce qu’il en donnera forcément une, elle est quasiment sûre qu’il ne la laissera pas partir sur ces mots là. Une autre question la taraude et la belle se retient de la poser, jusqu’à n’en plus pouvoir.

«- Et d’ailleurs… Pourquoi ? Je veux dire, en matière de filles, tu as PRESQUE couché/embrassé toutes celles de l’école… Alors pourquoi pas moi ? Pourquoi tu ne tente rien avec moi ?» demande t elle, les yeux rivés sur le mur lui faisant face et les joues pivoines. Et puis elle éclate de rire. " Pardonne moi. C'est ridicule. Je m'attendais tellement à être choisit que... Alors qu'il n'y a aucune raison que tu me choisisse en fait ! On oublie ?"

Pourtant la belle n'a aucune envie de rire et ne se sent pas ridicule non. C'est juste pour ne pas avouer à Paul qu'elle est complètement mordue de lui. Parce qu'elle a peur qu'il fuit s'il le découvre, ce que la sorcière ne veux pour rien au monde. Alors elle prend le parti de s'amuser, d'être joyeuse, de s'excuser. D'avoir juste était conne. Alors qu'elle était tout simplement blessée.

"- Ceci dit je veux quand même des réponses à mes questions." lance t elle en souriant de nouveau avant de planter ses yeux noisettes dans les azurs du Serpentard. Il n'avait même pas idée de ce que ce geste coûtait à la jeune femme.

✎ Petit sourire. Petit soupir. Regard qui se perd dans le vide. Aleksandra écoute attentivement les propos de son ami et, bien que cela ne soit pas drôle, elle ne peut s’empêcher de sourire. Parce que le Serpentard se montrait drôlement naïf sur le coup. Non mais… qu’elle fille proposerait un tel défit sans s’attendre à être choisit ? Qu’elles soient de Gryffondor, de Serpentard, de Poufsouffle ou de Serdaigle, qu’elle soit modeste ou orgueilleuse, aucune fille ne proposerait un défi pareil sans une once de coquetterie. Ou en tout cas, rares étaient elles, ces adolescentes là. Non ? Enfin bref.

«- Les règles n’ont pas changées. C’est juste que… moi comme les autres, j’ai ma petite part de fierté. Il ne faut pas nécessairement être à Serpentard pour être un minimum orgueilleux. N’importe qu’elle fille à ma place aurait voulu être choisit parce que… On a toute notre petite part de coquetterie ! »

La demoiselle laissa l’étudiant prendre sa main en tournant le regard dans sa direction, écoutant encore ses propos. Cela tombait sous le sens, oui. Mais cela n’empêchait pas que la brunette se sente toujours blessé dans sa petite part de fierté. Et bien sûr, elle se sentait mal d’avoir laisser son amour éclater de la sorte avant de finalement se rétracter sans assumer. Bref. Non, ça ne l’étonnait pas du tout de savoir que Paul voulait taquiner et sûrement embêter prodigieusement, la jeune Cassidy. Leur inimitié n’était pas méconnue de la demoiselle.

Ce qui faisait le plus de mal à la serdaigle dans cette histoire, au final, ce n’était pas tant le fait de ne pas avoir été l’élue comme disait Paul, plutôt celui de ne pas savoir, au fond, ce que le Serpentard pensait d’elle. Bien sûr ils étaient amis donc il devait l’apprécier un minimum, mais la russe ne savait pas grand-chose de plus. A commencer par si elle avait des chances avec lui, au final. Il n’arrêtait pas de faire des allusions mais cela n’allait jamais plus rien. Et aujourd’hui… La pauvre sorcière était complètement perdu, à vrai dire.

Une légère pression sur sa main et la demoiselle éclate de rire. Bien sûr, elle veux donner le change et ne se doute pas un seul instant que, malheureusement pour sa personne, Paul a bien comprit le résultat qu’elle espérait atteindre. Bien sûr, la russe ne pouvait pas entendre les pensées du jeune homme. Sinon, elle aurait sût que ce n’était pas la peine de continuer sa petite comédie visant à dissiper les soupçons que ses réactions avaient fait naître chez le sorcier.

Il parla encore et les joues de la sorcière ne purent que rougir lorsque la jeune femme comprit que rien ne servait de nier, dans la mesure où son ami avait déjà tout compris. Non, elle n’oubliera pas. Et lui non plus. Comment cela serait-il possible ? Mais elle ne dit rien, l’écoutant encore. Mouai. Au fond, elle savait bien qu’il disait la vérité, mais… ce n’était pas si facile que ça à encaisser malgré tout, dans la mesure où ils glissaient sur un sujet on ne peut plus sensible pour la jeune femme. Après tout, ils en venaient à parler des sentiments qu’elle avait pour lui. Ce n’était pas forcément évident à gérer, les émotions, dans pareille discussion. Surtout quand notre cœur perd espoir et qu’il s’écrabouille un peu plus. C’est exactement ce que vie Aleksandra en cet instant. Pourtant elle essai de se montrer forte et de ne rien montrer de son désarroi. Mais d’un autre côté, la sorcière savait aussi qu’elle était déjà chanceuse de faire partie des amis du jeune homme.

Un baiser sur sa main et la Serdaigle frissonne avant de la retirer un peu plus violemment qu’elle ne l’aurait voulu. Ses yeux brûlent mais la brunette essaye de ne pas pleurer alors que Paul, sans le vouloir sûrement, écrabouille son cœur. Non, pas maintenant. Plus tard elle pourra pleurer, derrière ses baldaquins. Mais pas là. Pas ici. Pas devant lui !

Perdu, la demoiselle ne regarde toujours pas le jeune Vandemar, essayant de retrouver ses esprits et de rassembler les divers éléments qui envahissent son esprit. Parce qu’outre sa peine, la belle a des choses sur le cœur à reprocher. Ou plutôt, elle a des choses à faire savoir pour que sa douleur soit amoindrie. Car Paul est loin d’être blanc comme neige dans ces tourments. Après tout, s’il n’avait pas fait tant d’allusions, tout deux n’en seraient peut-être pas là aujourd’hui et la jolie brunette n’aurait pas l’impression que son cœur venait d’être passé au rouleau compresseur. Parce que c’était exactement le ressentit qu’elle avait en cet instant, et son cœur dégoulinait presque. Bien sûr, c’est une image, le cœur ensanglanté. Mais ça montre bien la douleur de la brunette. Parce que Paul, elle l’aimait. Et bien plus que les gens ne pouvaient s’en douter, en réalité. Même lui, n’avait aucune idée de l’ampleur du « phénomène ». Il ne comprenait peut-être pas, autrefois, pourquoi son amie était une presque éternelle célibataire. Mais la réponse était évidente : la Serdaigle était mordue du Serpentard depuis longtemps, ce qui l’empêchait de s’intéresser à qui que ce soit d’autre.

«- Alors pourquoi ? Pourquoi tu me tiens parfois des propos… qui laissent à penser que ? Pourquoi toutes ces allusions si tu sais pertinemment qu’il n’y aura jamais rien ? » s’exclame t’elle en se levant. « Tu ne pense à rien ? Ou tu n’as pas de cœur ? » asséna t elle finalement en tournant les talons, soupirant, restant immobile en lui tournant le dos.