Nul temps de se reposer. [ Louise Moon, mais autres élèves bienvenus. ]

> Sport is a complete escape of life.

Normalement pour le professeur Nathanaël, la matinée d'un samedi matin était en général synonyme de grasse matinée, suivi d'un petit déjeuner copieux, et, ensuite, il s’attaquait inévitablement à la pile de copie qu’il se devait de corriger pour lundi. Mais cette semaine, et quelques soient les classes, il n’avait fait aucun contrôle. Pas par flemmard, non, Nathanaël n’était pas comme cela, c’était juste qu’aujourd’hui, il avait d’autres plans, et la correction de devoirs n’en faisait pas partie. Aujourd’hui, aucune question de dormir jusqu’à que le soleil soit au Zénith. En effet, il s’était levé à l’aurore, se coiffa devant la glace de son bureau, pour voir s’il ne paraissait pas négligé, et il passa la main dans ses cheveux plus par habitude que par réels soucis de les coiffer et de vouloir impressionner la galerie et déjeuna sur le pouce, en cuisine, n’ayant pas le temps de passer par la Grande Salle où il se serait probablement arrêter pour parler avec un professeur ou un autre... Il repassa par son bureau, et y attrapa dans un placard son équipement de Quidditch. Ah le Quidditch ! Le sport qui réunissait tous les sorciers, toutes tranches d’âges et de maisons confondues. Ce sport était ce que Nathanaël adorait le plus après son métier. Il rencontra de nombreux élèves sur son passage qui se retournait pour le voir passer, se demandant sûrement ce qu’il faisait un balai à la main. Apparemment, ce n’était pas courant à Poudlard qu’un professeur autre que celui de vol veuille s’entraîner. Maintenant qu’il y pensait, il n’avait jamais vu dans sa scolarité ce fait se produire. Imaginer Dumbledore sur un balai le fit soudainement rire, le son résonnant dans tout le couloir, alors qu’il n’ignorait pas que le directeur le faisait probablement souvent. Mais, il s’en fichait, pour garder sa forme de grand athlète, il fallait bien s’exercer ! Il se dépêcha de sortir. L’air frais s’engouffra dans ses cheveux. On était en février après tout. Mais bon, celui-ci ne craignait pas le froid, ni le vent, aussi frisquet soit-il.

Le terrain de Quidditch. Ah, ce sacré terrain. Il lui en avait fait voir de toutes les couleurs.

Le jeune professeur regarda longuement le terrain de Quidditch. Il n’avait pas changé. Il était calme, paisible. Rien à voir avec le terrain de Quidditch qu’il était lors des matches, ou même des entraînements. Durant ceux-ci, le terrain était fou, tumultueux, enragé.

Evidemment, il s’était habillé en circonstance. Voler en hiver la rendait parfois malade, mais là, le temps lui avait permis de ne pas trop se couvrir. Trop de vêtements gênerait aussi sûrement ses mouvements. Il avait enfilé son pull en laine bleu nuit, même s’il faisait désormais parti du personnel de Poudlard, il faisait toujours allégeance à son ancienne maison, qui lui avait tout apporté. Ses valeurs.

Il enjamba son balai, donna un coup de pied sec et ferme sur le sol un peu humide et s’envola doucement dans les airs. Cela faisait maintenant un bail qu’il n’avait pas volé au dessus de son bon vieux terrain de Quidditch. Il resta à quelques mètres du sol, histoire de se remémorer les bons souvenirs qu’il avait passés ici... Avec ses anciens amis. Puis, il se mit à zigzaguer dans les airs, à faire quelques petites figures par ci par là, pour son plaisir. Il s’amusa entre les anneaux des buts, rigola tout seul et se dit qu’il aurait beaucoup aimé que ses sœurs soient là. Le quidditch s’était comme une institution dans sa famille. Il perdit rapidement de l’altitude grâce à un piquet phénoménal, et arrivé au sol, descendit de son balai.

Soudain, il se sentit épié.

-Que regardes-tu ainsi ? dit-il sans se retourner, ignorant si cela était un élève, un professeur ou quelqu’un d’autre.

Dringgggggg
Une main atterrit sur le réveil, qui arrêta de sonner. Cette même main passa sur le visage d'une élève fatiguée. Louise Moon Approcha doucement le réveil de ses yeux et vit qu'il était sept heure du matin. Elle s'empressa de se lever et de se préparer. (coiffer ses cheveux prenait beaucoup de temps vu la longueur). Donc quelques instants après elle descendait les marches de l'escalier pour se rendre dans la Grande Salle afin de ne pas se rendre en cours l'estomac vide. Une fois arrivée elle fut un peu surprise devant le nombre peu important d'élèves. Ayant un doute elle demanda à un personne quel jour on était. Ce dernier lui répondit qu'on était samedi.

Louise s'assied donc à la table des Serdaigles, un brin maussade. Elle avait oublié que c'était le week-end. Elle but rapidement un verre de jus de citrouille avant de se demander, en mâchonnant très lentement un toast, ce qu'elle allait faire aujourd'hui. Elle se dit qu'une petite promenade lui ferait le plus grand bien. Elle remonta donc dans son dortoir pour prendre une cape et son écharpe bleu et bronze. En février, il faisait froid.
Après être sortie de la salle commune des Serdy, elle décida de commencer par faire un petit tour au terrain de quidditch, pas qu'elle ait vraiment envie de voler, mais bon, elle ne ferait rien d'autre aujourd'hui.

Elle arriva quelques instants après à sa destination. Malheureusement pour elle, il n'était pas vide. Quelqu'un volait. D'ailleurs, cette personne paraissait assez douée. Elle faisait quelques figures et semblait bien s'amuser. Louise se mit à regarder attentivement, se demandant qui c'était. Soudain, Le balai fit un piquet vers le sol. Celui qui le montait immobilisa le balai et en descendit. Il lança alors une question, sans se retourner.

-Que regardes-tu ainsi ?

Louise fut quelques peu surprise, car elle n'avait pas fait de bruit. Comment donc cette personne avait réussi à savoir qu'elle était là, sans se retourner. Tiens, d'ailleurs, cette personne, ce ne serait pas Mr Crickson, son professeur de DCFM? Bah si apparemment. Il portait une tenue de quidditch au couleur de Serdaigle. La jeune fille décida alors de répondre:

" Et bien, Monsieur, à part si c'était les insectes volants, je crois que c'est votre personne que je regardais. Vous avez l'air plutôt doué."

Elle ne montra pas d'émotions dans cette phrase, ni positifs, ni négatifs. Juste neutre. Elle détailla la tenue de l'enseignant avant de rajouter:

" Vous étiez à Serdaigle?"

Nathanaël n’était certainement pas un idiot. Il était professeur, et avait reçu un enseignement plutôt intensif de la part de ses sœurs. Ainsi, il était assez calé dans tous les domaines. Sa troisième et dernière sœur était Auror, et lui avait montré pas mal de choses, notamment celle de sentir les personnes qui l’entouraient. C’était plutôt pratique. C’était facile, il suffisait juste d’amplifier assez son aura afin de pouvoir ressentir les êtres vivants, du plus infime insecte à l’humain. Ainsi, sans même voir la personne, il pouvait aussi en déduire que c’était une femme. Il rigola.

Le jeune professeur se retourna, un sourire accroché à ses lèvres, et découvrit l’identité de la personne qui avait osé le déranger. Il n’était guère en colère. Non. C’était amusant de se faire complimenter par un de ses élèves. Il était aussi amusé de son audace. Nombreux seraient parti en voyant un professeur sur le terrain. C’était bien ce qu’était la personne qui lui avait parlé, une élève. Louise Moon. Il la connaissait. Elle faisait partie de sa classe. Comme tous les élèves d’ailleurs. Et Nathanaël n’ignorait en aucun cas le nom de tous ses élèves. Le directeur donnait à chaque nouveau professeur comme des planches, des feuillets où tous les photos et noms de chaque étudiant étaient inscrits, afin de pouvoir mieux les cerner. Louise était de Serdaigle, de taille moyenne, ni grande, ni petite. Ses longs cheveux noirs accrochaient au soleil, et paraissait presque bleutés. D’ailleurs, c’était la première fois qu’il les voyait détachés, et cela lui paraissait étrange.

-C’est gentil, Louise, merci. Je m’entraîne dur depuis mon enfance tu sais. Tu pratiques le Quidditch toi aussi ?

Nathanaël sourit encore plus. Serdaigle. Sa maison. Désormais qu’il faisait parti du corps enseignant, elle n’était plus que son ancienne maison. Mais lui, gardait en lui une profonde affection pour cette maison avec qui il conservait de nombreux souvenirs. Tous extraordinaires. Nathanaël trouvait cela heureux, de partager pendant sept années une aventure avec des camarades qui étaient tous dans le même bateau que toi. Et puis, ces compagnons étaient ensuite devenus des amis, -ou bien des ennemis-, mais il savait sur qui il pouvait réellement compter.

- Et bien oui. Serdaigle est mon ancienne maison. Tu dois être aussi fière de porter les couleurs de notre maison non ?

Mr Crickson la remercia pour son compliment, lui disant que c'était gentil et qu'il s'entraînait depuis son enfance. Il lui demanda si elle, elle pratiquait aussi ce sport. Louise haussa un sourcil et répondit d'une voix toujours neutre:

" Ce n'était pas un compliment, Monsieur, c'était juste une constatation. Non, je ne pratique pas vraiment ce sport, mais j'aime voler, sauf quand je m'écrase au sol, ou qu'il pleut ou encore, quand le balai est mauvais ou ensorcelé."

L'enseignant souriait toujours, de ce sourire agaçant dont la jeune brune avait vraiment envie de le lui faire ravaler. Il répondit par l'affirmative à sa question. Oui, il était bien à Serdaigle pendant sa scolarité, il continua en lui disant qu'elle devait être fière de porter les couleurs de leur maison. Louise ricana tout bas en pensant:

* Bien sûr, c'est ça, et bientôt on verra Dumby demander Mcgo en mariage, Evans accepter de coucher avec Potter en public et Blacky demander, ou supplier Dumby d'intégrer Serpentard*

Elle répondit, en s'arrêtant de ricaner tout bas et de penser:

" C'est juste une maison, je n'en suis pas fière, ni heureuse ni malheureuse, juste indifférente, en gros je m'en fiche. Et c'est peut-être ma maison, mais c'était la votre. C'est un peu du passé."

Bien sûr, Louise n'était pas stupide au point de lui raconter ce qu'elle avait pensé.

Louise ne semblait pas être ravie d’être là, de parler avec son professeur. Malgré les tentatives désespérées de Nathanaël pour mettre la jeune fille dans de meilleurs conditions pour discuter, malgré les sourires, les paroles amicales, elle demeurait froide, comme si elle n’était là que par simple hasard, et qu’elle n’attendait qu’un petit moment pour s’éclipser, pour trouver quelqu’un d’autres à qui parler. La neutralité de ses paroles rendait Nathanaël presque vexé. D’ordinaire, il n’était pas susceptible mais là, c’était à la limite de l’offensant. Cependant, il en fallait plus au professeur pour se décourager.

Il rit de nouveau. On avait beau dire, la météo, la qualité du balai, influençait beaucoup sur la prestation du joueur. On pouvait être le meilleur joueur du monde, si le balai ne suivait pas, cela devait bien plus difficile.

- Bien sur, chacun ses passions. Moi, c’était une des miennes en autres. Et toi, tu as des passe-temps ?

La mâchoire de Nathanaël se décrocha subitement en entendant la réponse de Louise. D’abord, elle n’avait pas paru enchanté quand il lui avait demandé si elle était fière d’arborer les couleurs de Rowena Serdaigle. Elle avait même semblé presque offensée de sa réponse, le ricanement qui était sorti de sa bouche confirmait les pensées de l’ancien Serdaigle. Nathanaël était professeur, et il arrivait aussi à lire en ses élèves.

-Comment cela ? Tu n’es pas heureuse d’avoir été envoyé à Serdaigle ? Normalement, dans ta maison, tu devrais avoir rencontré de nombreux camarades qui te ressemblent, non ? Où peut-être n’est ce pas le cas pour toi ? En l’occurrence, je dirais que le chapeau magique s’est trompé, cela lui arrive de temps en temps.

Nathanaël était très intéressé par la tournure que prenait cette conversation, pour lui, elle était très instructive mais également très constructive.

Le professeur en face de Louise rit de nouveau. Ce rire n'eut pour effet que d'agacer encore plus la Serdaigle. S'il n'avait pas été professeur peut-être l'aurait-elle giflé pour lui enlever ce rire, peut-être. Il lui demanda ses passe-temps. La jeune fille soupira un instant avant de répondre:

" Je ne crois pas que cela vous regarde, mais bon. Ce que j'adore, c'est insulter les autres, trouver leur point faible et jouer dessus. Mais à la limite, je préfère encore quand personne ne me parle. Autrement, bah me promener peut-être."

L'enseignant eut l'air extrêmement surpris de la réponse qu'elle avait donné à propos de sa maison. Il lui dit:

-Comment cela ? Tu n’es pas heureuse d’avoir été envoyé à Serdaigle ? Normalement, dans ta maison, tu devrais avoir rencontré de nombreux camarades qui te ressemblent, non ? Où peut-être n’est ce pas le cas pour toi ? En l’occurrence, je dirais que le chapeau magique s’est trompé, cela lui arrive de temps en temps.

La jeune fille fit une moue de dédain avant de répondre un rien sarcastique.

" Et bien désolée professeur, mais non, je ne crois pas que mes camarades me ressemblent. Si bien dans leur petite vie, à apprendre par coeur leurs livres pour être les meilleurs, à quoi ça sert? Apprendre pour Apprendre, c'est franchement stupide. Le choixpeau s'est peut-être trompé je m'en fiche également en fait, tout ce que je veux c'est finir au plus vite ma septième année et partir loin de ce château, qui ressemble jour après jour à un asile defous, non? "

Après avoir dit tout ça, Louise prit une grande respiration. Elle avait dit la vérité, enfin, à peu près, peut-être que dans ce château, les élèves étaient protégés de la guerre qui faisait rage, mais elle préférait faire face à la guerre plutôt qu'à son père. À cette mention, le visage de la Bleu et Bronze se durcit. Elle releva la tête qu'elle ne se souvenait pas du tout d'avoir baissé et regarda si le professeur parlait ou non.

Le sourire de Nathanaël s'évanouit. D'habitude, tous ses élèves étaient amicaux avec lui. Mais cette fille, semblait réellement se foutre pas mal de lui. Dès qu'il pensait à elle, il songeait à tristesse, isolement, solitaire. Elle était jolie mais avec un côté morne, comme si elle s'ennuyait à mourir. Elle semblait très agacée du comportement du jeune professeur qui se voulait pourtant jovial et amical. Comme quoi, sa constante bonne humeur s'évanouissait rapidement en cas de coup dur. Et cette fille, c'était bien un cas exceptionnel. Elle donnait l'air d'aimer personne, de ne vouloir parler à personne. Nathanaël trouvait cela triste.

La sécheresse sur lesquelles elle prononça la phrase qui disait net qu'il ne se mêlait pas de ses affaires. Nathanaël n'avait pas vu dans cette question la moindre méchanceté, mais les soupirs de Louise semblaient montrer un profond agacement.

- Et bien, chère Louise, tu as là de biens étranges passe-temps.

On aurait dit une petite Serpentarde dans ses paroles, et Nathanaël ne doutait pas une seule seconde qu'elle aurait du y aller, que là était sa place, avec les autres élèves qui préféraient la solitude au travail. On avait beau dire, mais Serpentard était une aussi bonne maison que les trois autres, mais ses élèves étaient un brin plus solitaire. Il se demandait bien pourquoi le Choixpeau magique avait fait une telle erreur. La brebis galeuse des Serdaigle peut-être. Comme lui à son âge.

-Je te comprends plus que tu ne le crois, soupira-t-il.

S'asseyant sur le sol du terrain, il regarda de haut la jeune fille, se demandant si elle allait s'asseoir également, vu qu'elle mourait d'envie de s'en aller loin de lui, ses pupilles le démontraient avec une telle véhémence, que Nathanaël ne lui en voudrait même pas, c'était sans doute sa nature, et puis c'est tout.

-Aussi sûrement que tu aurais dû aller à Serpentard, moi j'aurais dû aller à Gryffondor. Les Serdaigle, j'ai adoré. Ils sont géniaux quand on trouve les bonnes personnes, c'est vrai que quand on n'aime pas trop étudier, Serdaigle est la mauvaise maison. Par contre, je te conseille de ne pas être si défaitiste dans ta vie. Il te reste encore quelques années à vivre au sein de Poudlard, alors un conseil, si ce n'est pas déjà fait, entoure-toi des bonnes personnes, celles avec qui tu te sentiras le mieux, peu importe l'âge ou même la maison, du moment que tu te sens bien.

Malgré le fait qu'il soit à Serdaigle, la plupart de ses très bons amis demeuraient dans la maison de Godric Gryffondor. Aussi téméraire qu'intrépide, il aimait le travail, et c'était sans doute cela qui lui avait valu sa place à Serdaigle, mais pour lui, cela n'avait guère d'importance. A serdaigle, les connaissances qu'il y avait fait n'étaient guère négligeables.

Le professeur s'arrêta de sourire, ce qui soulagea Louise. Elle pourrait mieux résister à le gifler, et aurait donc moins de chances d'être renvoyée, car elle ne se faisait pas d'illusions, gifler un professeur, ce n'était pas permis. Il lui dit qu'elle avait bien d'étranges passe-temps. La jeune fille ne trouvait pas. C'était un moyen comme un autre de ne pas mourir d'ennui. Puis il y eut cette phrase:

-Je te comprends plus que tu ne le crois,

Poussée avec un soupir, elle arracha à la Serdaigle un soupir sarcastique. Il pouvait la comprendre? Pas vraiment. De toutes façons elle s'en fichait. L'enseignant s'assied alors sur le sol du terrain de quidditch et il la regarda. Elle se demanda s'il attendait qu'elle s'assoive ou pas. Il prit alors la parole:

-Aussi sûrement que tu aurais dû aller à Serpentard, moi j'aurais dû aller à Gryffondor. Les Serdaigle, j'ai adoré. Ils sont géniaux quand on trouve les bonnes personnes, c'est vrai que quand on n'aime pas trop étudier, Serdaigle est la mauvaise maison. Par contre, je te conseille de ne pas être si défaitiste dans ta vie. Il te reste encore quelques années à vivre au sein de Poudlard, alors un conseil, si ce n'est pas déjà fait, entoure-toi des bonnes personnes, celles avec qui tu te sentiras le mieux, peu importe l'âge ou même la maison, du moment que tu te sens bien.

La Serdaigle leva les yeux au ciel. Elle consentit à s'asseoir, le plus loin possible qu'elle puisse pour qu'il soit quand même capable de l'entendre sans qu'elle hurle, et elle répliqua d'une voix étonnamment douce, mais ne dit-on pas après le calme, la tempête? Il vaudrait se méfier:

" Je crois que vous n'avez pas vraiment compris, professeur. Je m'en fiche totalement des maisons. Que ce soit Serdaigle, Serpentard, Poufsouffle ou Gryffondor, tant qu'on me laisse tranquille, je n'en ai rien à faire. Je n'ai pas vraiment envie de m'entourer de personne. Et quand vous dites quelques années, il ne m'en reste plus qu'une et celle-ci."

La jeune fille soupira encore. Elle leva les yeux vers le ciel et s'évada quelques secondes dans le bleu limpide du ciel qui promettait une belle journée. Elle se retourna vers son professeur, en regardant s'il allait rajouter quelque chose. Elle espérait un peu que non, mais bon, c'est vrai que ça lui faisait un peu de bien de parler de ça, même si elle ne recommencerait pas tous les jours. Il manquerait plus qu'elle commence à devenir sociale et qu'elle se mette à consoler les pleurnichards. Elle se dit qu'il faisait quand même un peu froid, si on ne bougeait pas vraiment. C'était un peu normal en cette fin d'hiver. Malgré tout, c'était très largement supportable. Elle se demandait comment Mr Crickson arrivait à voler. Il devait faire encore plus froid en hauteur. Elle frissonna rien que d'y penser.

L’air soulagé que dégagea le visage de Louise lorsque Nathanaël perdit son sourire était à classer dans les annales du professeur. Jamais personne n’avait été aussi désagréable avec lui. Son côté morne paraissait au grand jour, et elle ne s’en cachait pas. L’impression qu’elle s’ennuyait ne disparaissait pas. Nathanaël, pourtant, avait bien tout fait pour la mettre à l’aise, mais à son grand regret, il n’était guère parvenu à faire apparaitre ne serait-ce qu’un léger sourire, une petite attention. Non. Rien. Il n’aillait tout de même pas se laisser impressionner. Il lui en fallait plus, mais s’il commençait à décourager sérieusement. Les soupirs exaspérés et sarcastiques ne laissait en rien croire à l’ancien Serdaigle qu’elle souhaitait continuer la conversation. Mais lorsqu’il s’assit, étrangement, alors qu’il ne s’y attendait pas du tout, elle le rejoignit. C’était une jeune fille bien étrange après tout. Il n’aurait jamais pensé qu’elle serait venue. La légère distance qui les éloignait n’empêcha pas Nathanaël d’entendre que selon Louise, il ne l’avait guère comprise. Elle n’accordait aucune importance aux maisons, et ne semblait pas se mêler aux autres élèves. Il ne lui restait que une année et demi à vivre ici, mais cela était long lorsqu’on était seul. Peut-être qu’elle l’avait été toute sa vie, et peut-être aussi qu’elle avait un goût vraiment très prononcé pour la solitude.

-Je vois. Tu aurais peut-être voulu qu’il n’existe pas de maison, mais elle rapproche les gens. Cela ne doit guère être amusant de ne parler à personne non plus.

Les soupirs. Ils étaient nombreux ceux qui sortaient de la bouche de la jeune Serdaigle. Les yeux de Louise se perdirent dans le bleu azur du ciel, durant quelques minutes. Nathanaël ne disait plus mot, et elle se détourna de l‘immensité du ciel pour le regarder. Un léger sourire apparut sur son visage. Ses prunelles s’égarèrent de nouveau pour se poser sur son nouveau balai, un des meilleurs qui se faisait sur le marché en ce moment.

-Tu as dit tout à l’heure que tu aimais voler, tu veux faire un tour peut-être ?

Pourquoi lui avait-il proposer cela ? Il ne la connaissait pas vraiment. Mais bon. Selon lui, elle ne devait pas avoir de nombreux amis, ni de la compagnie très souvent. Lui, ce qu’il souhaitait c’était que son élève se sente bien. Et c’était bien tout ce qui lui importait en ce moment. Malgré ses rebuffades, Nathanaël croyait devinait en elle quelqu’un de bien, sous toute cette carapace. Elle ne devait pas être aussi froide qu’elle le semblait.

Mr Crickson lui dit qu'il voyait et lui suggéra qu'elle aurait peut-être voulu qu'il n'y est aucune maison. Il ajouta que pourtant cela rapprochait les personnes et que ce ne devait pas être amusant de reste tout le temps seule. Elle lui sourit ironiquement et répondit:

" Professeur, tout ce que je demande c'est de finir rapidement mes études pour pouvoir utiliser mes pouvoirs sans risquer de passer devant le ministère et d'échapper à... personne."

L'enseignant avait certainement intercepté ses regards sur le ciel et le balai mais ne l'avait pas forcément bien interprété puisqu'il lui proposa un tour de balai. La jeune fille le regarda franchement étonnée, personne de censée ne lui aurait proposé ça. Elle y réfléchit tout de même un instant. Après tout, elle portait de chauds vêtements, pas une tenue de Quidditch, mais ce n'était pas un uniforme. Elle pesa le pour le pour et le contre un instant avant de se tourner le professeur.

" Et bien Pourquoi pas. Après tout, j'ai rien d'autre à faire dans la journée. Par contre, je n'ai pas de balai."

Louise avait préféré prendre un animal de compagnie plutôt qu'un balai. Elle n'avait aucune intention d'entrer un jour dans l'équipe, et n'en avait pas la prétention. Ses seules leçons de vol étaient celle de première année. De plus, elle trouvait ce jeu plutôt idiot, voler après une balle très peu pour elle. Et elle ne voulait pas non plus se faire remarquer. Chose difficilement réalisable dans une équipe d'un sport si réputé. Argument en plus, elle pouvait parler avec un animal, contrairement à un balai. Que se soit à Poudlard ou chez elle, elle se trouvait moins stupide à parler à sa chouette qu'à un vulgaire bout de bois ensorcelé pour voler. Elle plongea un tout petit peu dans ses souvenirs, ne faisant plus attention à son interlocuteur. En première année, sur le chemin de Traverse, elle écarquillait les yeux devant les animaux de la boutique. Son choix fut vite fait. Elle n'aimait pas les chats, ces derniers le lui rendant bien, n'arrêtant pas de feuler à son passage. Les crapauds la dégoûtaient un peu trop. Et quand ses yeux s'étaient posés sur elles, elle avait craqué.

" Professeur, tout ce que je demande c'est de finir rapidement mes études pour pouvoir utiliser mes pouvoirs sans risquer de passer devant le ministère et d'échapper à... personne."’
« Si c’est ainsi que tu l’entends Louise. J’espère pour toi que tout ira bien alors. En tout cas, si un jour tu as besoin d’aide, ou de compagnie, tu pourras toujours sonner à ma porte, mon bureau te sera toujours ouvert.

" Et bien Pourquoi pas. Après tout, j'ai rien d'autre à faire dans la journée. Par contre, je n'ai pas de balai." « Je suis ravi que tu sois d’accord Louise ! Ne t’inquiète pas, j’ai deux balais dans mon bureau. »

« Tiens, enfourche-le ».

Sonner à sa porte? Pour qui la prenait-il? Elle n'était vraiment pas du genre à aller se plaindre auprès de quelqu'un et surtout pas auprès d'un professeur. Quelle horreur! Mais pourquoi alors se sentait-elle un peu plus heureuse que d'habitude? Peut-être juste parce qu'elle allait voler. NOn, elle n'aimait pas ça plus que cela, pas au point de la rendre heureuse. Même si cela ne montait que d'un pourcent. Elle se secoua mentalement, elle n'avait pas à se poser tant de questions. C'était sûrement parce que c'était la première personne à lui dire ça, un point c'est tout. Elle enleva alors l'étonnement qu'elle ne se souvenait pas avoir affiché et hocha la tête avec la même neutralité du début. Deux balais arrivèrent alors. Louise sursauta un peu, elle ne les avait ni vu arriver ni entendu. Il n'avait pourtant pas prononcé de sort. Ahhh sort informulé, qu'est-ce qu'elle pouvait être bête. Enfourcher? Pour la première fois elle obéit sans rien dire. À peine avait elle pris le balai que le professeur était déjà parti à toute allure dans le ciel. Louise secoua un peu la tête, pas la peine de se donner un torticolis. Elle donna un coup de pied au sol et s'éleva tout de suite. Elle sourit un peu, malgré elle, malgré tout ce qu'elle pourrait dire et surtout penser, le vol lui permettait au moins une chose: oublier ses problèmes au moins un instant. Elle émit un petit rire qui ne dura que quelques fractions de secondes, juste le temps qu'elle se souvienne qu'elle n'était pas seul. Après avoir profité de ce petit instant de bonheur, elle rejoignit l'adulte.

" Bien. Et maintenant? Vous avez une idée de ce qu'on peut faire dans le ciel?"

Elle ne put s'empêcher de penser, que l'on pouvait voler bien sûr. Ca aurait été une de ses réponses sarcastiques qu'elle aimait bien, mais là, elle ne pensait pas que c'était la meilleure. Après tout, il avait été gentil, même si elle n'aimait pas vraiment les personnes comme ça, après tout, elle pouvait lui laisser le bénéfice du doute, ne serait-ce que pour aujourd'hui. Enfin, peut-être, ce serait à voir avec la suite. Elle réprima un sourire, signe qu'elle avait enfin mis toutes ses idées en ordres.

[Pas grave, ya pas de soucis^]

Il était certain que Louise Moon n'était certainement pas ce genre de filles. Celles qui viennent se plaindre à tout bout de champs que leur vie est misérablement ridicule, que tout ce qu'elles affectionnent au monde n'est plus, que tout va si mal dans leurs pauvres vies. Mais ces filles-là, immatures, illogiques, incompréhensibles, ne sont pas comme Louise Moon. Louise Moon a la force, la stratégie, la possibilité de s'en sortir. Et tant qu'elle le pourra, elle le fera seule. Il est vrai qu'elle ne ressemblait en rien à toutes les autres élèves avec lesquelles il avait eu à faire. Elle était différente. Seule, austère. Il savait qu'elle était comme ça. Nathanaël souhaitait juste qu'elle sache, qu'au cas-où, il lui reservait uen porte de sortie. On a toujours besoin des autres.

Nathanaël était content. Car même s'il échouait dans la tache qu'il s'était confié - aider Louise à devenir plus sociable - au moins, il aurait essayé. le changement ne s'opérerait sans doute pas en un jour. Il lui faudra des semaines, des mois peut-être. Mais avec persévérance, peut-être que cela arrivera. En tout cas, Louise semblait heureuse de savoir qu'elle allait bientôt voler. Et alors que le balai du professeur s'élevait dans les airs, il regarda la jeune fille. Il crut même déceler un vague sourire. Comme quoi, rien n'était perdu. Il entendit la jeune fille rire. Nathanaël sourit à son tour. Cette fille le surprenait.

Louise lui demanda ensuite ce qu'on pouvait faire dans le ciel. Ce qu'on peut faire dans le ciel ? Nathanaël éclata de rire. Tellement qu'il se plia sur son balai pour ne pas tomber. Il riait aux éclats.

« Que faire dans le ciel ? N'as-tu jamais voler auparavant ? Non ? Oui ? Et bien, démonstration ! »

Nathanaël se mit à zigzaguer dans les airs, à faire quelques petites figures par ci par là, pour son plaisir. Il s’amusa entre les anneaux des buts, rigola tout seul et se dit qu’il aurait beaucoup aimé que ses soeurs soient là. Le Quidditch s’était comme une institution dans sa famille. Dès qu’ils avaient su marcher, lui et ses trois soeurs avaient obtenu leur premier balai. Il ne comptait même plus les folles poursuites à travers la ville qu’il avait faites en leur compagnie . Cela lui manquait tant. La mélancolie s’empara soudainement de son cœur mais il ne laissa rien paraître. Louise n'avait pas bougé. Il fonça sur elle, et une dizaine de mètres avant, il effectua une roulade du paresseux. Il esperait faire de nouveau rire la jeune fille.

« Bon, d'accord, c'était pas terrible ! Je l'avoue. Et toi alors ? Un quelconque talent ? »

{ HJ : Je crois que je suis incorrigible n'est-ce pas ? }