Ballade sous la Lune argentée près du lac. [ Avec Livio Caruso ]

Près du lac régnait une atmosphère paisible que Lily lui trouvait rarement. D’habitude, elle y repérait toujours un ou deux imbéciles qui faisaient les idiots, même en soirée. Mais le bord du lac était desert et le clair de Lune illuminait celui-ci, la lune donnant à l'eau une teinture argentée que Lily jugea comme magique.

Lily cogitait dans ses propres pensées, essayant d’y remettre un peu plus d’ordre. Livio avait eut l’air réellement étonné que Lily lui pose ces questions et ne sembla pas totalement en comprendre l’intérêt. Mais pour Lily, c’était crucial. Après tout, que savait-elle de lui ? Si cela se trouvait, c’était un futur mangemort ou elle ne savait pas quoi d’autre, après tout Voldemort recrutait de plus en plus jeune désormais. Lily chassa vite cette pensée aussi insensée que saugrenue. Elle se détesta d’avoir ne serait-ce qu’avoir eu cette idée en tête.

Tout en cheminant le long du lac, Lily réfléchissait à ce que Livio venait de lui dire. Fils unique ... Il en avait de la chance ... Elle, depuis ces onze ans devait supporter les insatiables cruautés de sa charmante sœur, ce qui rendait ses retours de vacances insupportables.

Lily en eut soudain assez de marcher, et repéra le gros rocher auquel elle avait l’habitude de s’asseoir quand elle désirait être seule. Mais ce n’était pas le cas ce soir, elle s’y posa, tirant doucement sur le bras de Livio pour l’inciter à faire de même.

- Et bien, je ne sais pas moi, tu es un Sang Pur ? Que veux-tu faire plus tard ? Quels sont tes projets d’avenir ? Qu’est-ce que tu adores tant dans la Botanique ? Pourquoi tu manges seul dans la Petite Salle ? Et ...

L’esprit de Lily s’incendia, tant de questions se bousculaient dans sa tête. Mais elle ne voulait surtout pas l’ennuyer. Alors elle rajouta :

- Excuse moi... Je suis trop curieuse, tu vas devoir t’y habituer.

Elle baissa doucement la tête, et un frisson la parcourut et elle se réfugia dans les bras de Livio pour profiter de sa chaleur. Le vent se faisait froid, mais Livio ne paraissait en aucun cas en souffrir, ni même en être gêné. Posant délicatement sa tête contre son épaule, elle le contempla avec dévotion, alors qu’elle attendait ses réponses avec impétuosité.

Invité

Livio était un peu perdu. Il ne voyait pas où Lily voulait en venir, elle tentait d'orienter la conversation de son mieux, mais le jeune homme n'avais pas trop l'habitude de parler de son passé. En quelques phrases il avait résumé sa vie, c'était pour dire ... Cependant la Gryffondor semblait bien décidée à le passer au Véritasérum ... Quelle chance, lui qui était un grand dialoguiste ça allait donné. Livio s'assit un peu plus lourdement sur le rocher qu'il ne l'aurait voulu. Son bras libre était légèrement ballant, mais il ne voulait pas paraitre anxieux. Trop de questions entrainaient une gêne chez lui. Il préférait de loin écouter que parler. Et là, par chance Lily avait une foule de question et il allait devoir s'y habituer, ça allait donner.

Le contact de la pierre froide le tira de ses pensées et il tourna la tête vers sa chère et tendre ... Elle était tellement mignonne, tellement jeune, un souffle de légèreté impulsive qui illuminait son calme plat, sa routine. Un bien être l'envahit. C'est alors que la jeune femme se jeta dans ses bras. Bien que étonné par ce geste il le comprit en voyant la chair de poule sur la peau de Lily. La pauvre, elle avait froid. Réfléchissant à toute vitesse, il resserra son étreinte autour de sa petite amie. D'une main, il étala la moitié de sa cape sur le sommet plat du rocher. Et attira la Gryffondor dessus. De cette façon, elle se retrouva en position allongée, les jambes dans le vide, et il ramena l'autre moitié de la cape sur son corps. De cette façon, elle était protégée du froid. Là, il passa son bras sous la nuque de Lily et de l'autre il l'enlaça au niveau de la taille.

Il lui adressa un regard tendre et déposa un léger baiser sur les lèvres carmins de la jeune femme. Livio décida de ne pas faire de commentaire sur ce qu'il venait de se produire. Il n'aimait pas faire de commentaire sur ses instincts de protection. Par contre, lorsqu'il reprit la parole, se fut pour combler les questions de la Gryffondor, et sa voix ne fut que murmure.

Je suis d'origine Moldue ma petite puce, et comme tu t'en doutes le pub que tiennent mes parents n'a rien de sorcier. Ce pub c'est toute ma vie, j'ai grandi en même temps que sa renommée. J'ai souvent pensé à le reprendre à la suite de mes parents ... mais la Botanique, l'Astronomie, la beauté de la vie dans une plante que l'on voit se tourner vers la lumière, et la majesté des astres que l'on peut observer simplement en levant les yeux ... c'est ma passion, mon jardin secret. Quand à la Petite Salle, j'ai choisit d'aller y manger parce que c'est un endroit calme, et j'aime ma solitude ... j'en aie besoin de temps en temps.

Il sourit à la jolie rousse serrée contre son cœur.

- Ça répond à tes questions petite curieuse frigorifiée ?

Lily sentit le vent glacial pénétrer sous sa cape. En dépit de la chaleur des bras de son aimé, Lily n’arrivait guère à se réchauffer. Les bourrasques d'air s’infiltraient mesquinement au sein même de sa robe, sa cape n’arrivant pas à les arrêter. Livio dut capter son incommodité car il la serra un peu plus fort contre lui.

Lily remarqua qu’il parut troublé voire gêné de ses questions et Lily se promit d’éviter par la suite de mettre l’élu de son cœur dans un tel embarras en lui posant trop de questions et sentit même sa légère anxiété bien qu'elle lui fut parfaitement dissimulée.

Lily fut parcourue d’un frisson et la chair de poule envahit traîtreusement son corps tout entier. Livio crut alors bon d’intervenir et l’enveloppa dans sa cape, puis il l’immobilisa contre son cœur. Lily perçut l’odeur masculine qu’elle avait appris à aimer dans son vêtement, l’arôme elle-même persuadait Lily de se blottir un peu plus contre son corps. Lily discerna une lueur dans les yeux de Livio qui lui fit chaud au cœur. Son amour semblait croire que Lily était une petite chose fragile, qui avait inévitablement besoin de protection. Mais entre ses bras, Lily se sentait si bien qu’elle en faisait presque exprès pour qu’il la protège encore, qu’il la regarde encore avec ses yeux qui lui témoignaient de la tendresse à chaque nouveau regard, qu’il l’aime encore. Livio déposa un doux baiser sur les lèvres de la Gryffondor et Lily sentit son cœur faire des bonds dans sa poitrine.

Livio lui murmura doucement qu’il était né moldu, comme elle. Et cela la rassura quelque peu. Il lui parla de sa famille, du bar où il avait passé son enfance, de sa passion pour l’Astronomie et surtout pour la Botanique... De sa nécessité d’être seul parfois. Lily espérait que ce besoin d’isolation ne se répéterait pas trop souvent à l’avenir, elle aussi adorait sa solitude, mais maintenant que Livio était rentré dans son cœur, elle ne voulait plus le quitter du seule semelle.
Son doux sourire fit de nouveau perdre tous ses moyens à notre rousse adorée.

-Parfaitement.

A vrai dire, des questions, Lily en avait des tonnes, mais elle ne voulait pas l’agacer ou l’ennuyer ce soir, alors elle se tut profitant ainsi de la chaleur que lui procurait la proximité de leurs deux corps réunis. Ils restèrent pendant quelques minutes sans prononcer un seul mot. Mais Lily ne put supporter son désagrément plus longtemps. D’un ton chagriné, elle dit :

- Livio, j’ai froid...

Lily voulait rentrer à présent, elle avait on ne peut plus aimé la soirée en sa compagnie. Le dîner, le ballet, la promenade. Mais Lily redoutait leur séparation, elle avait envie de lui ouvrir son cœur, et de lui dire Je t’aime. Mais son sentiment d’insécurité envers la gente masculine reprendrait sûrement le contrôle de ses pensées quand le moment sera venu

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Lily ... Il la sentait trembler. A choisir, il préférait cent fois la ramener au château, au chaud que de rester ici avec elle, là où elle pourrait prendre froid. Il aura pourtant voulu la garder dans ses bras encore ... encore plus ... Mais pour l'heure, il ne se souciais que de son confort. C'est pourquoi il libéra Lily de son étreinte et se releva. Il l'aida bien sûr à se remettre sur pied.

- Il vaut mieux rentrer. Tu es vraiment glacée, et sans doute fatiguée, viens je te ramène.

Ne voulant pas se la jouer en la portant, il se contenta donc de la prendre par la taille. La fraîcheur nocturne se transformait en humidité, il fallait bien l'admettre. Et ça ne devait pas être agréable pour elle. Une représentation de la dualité ... voilà ce qu'elle était. Forte, mais fragile. Aimante, mais solitaire. Elle avait un sacré caractère, mais sa carapace se craquelait en ce moment et elle semblait si fragile. Un rien pouvait la briser. Il avait peut-être fait une connerie ... Il aurait juste pu partager un repas avec, mais non. Elle avait un truc cette jeune femme. Une étincelle ... un petit quelque chose qui lui avait toujours fait défaut. Fallait dire qu'il n'avait pas un caractère très prononcé et qu'il ne s'imposait pas souvent. Là, la soirée suivait son cours. Il était évident qu'ils auraient dû se séparer à un moment. De plus, Livio était plus réaliste que la jeune Gryffondor. Il savait parfaitement que demain était bien plus proche que la noirceur de la nuit ne le laissait entendre. Le sommeil, en plus d'être réparateur, ressemblait à une forme d'oubli, une forme de mort. Cette vision était peut-être macabre, mais c'était celle qu'il avait. Extérieurement le temps s'écoulait, mais intérieurement, le sablier s'arrêtait lorsqu'on dormait.

Là, en revanche, le sablier de Livio venait de faire un sacré bond. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarquer qu'ils étaient déjà à l'entrée du château. Lily aurait bien pu lui parler, ça aurait été pareil. Encore et toujours dans la lune ...

Lily entendit l’élu de son cœur approuver sa décision de rentrer au château. Il était évident que ni l’un, ni l’autre n’avaient envie de voir la personne qu’il chérissait partir mais la froideur de la nuit & l’approche du petit matin avait suffit à les en dissuader. Livio se détacha d’elle et Lily dut le lâcher à contrecœur. Si seulement elle n’était pas aussi faible ... elle aurait pu rester ... Ne serait-ce qu’une seconde de plus dans ses bras... Rien n’aurait pu troubler sa quiétude en ce moment, rien sauf sa faiblesse ... Mais Livio sembla ne pas s’en formaliser et cela rassura Lily. Après tout, elle était vraiment stupide. Elle réclamait une ballade en sa compagnie, et cinq minutes plus tard, elle lui demandait de rentrer ... Quelle idiotie de sa part...

-D’accord, soupira Lily.

Durant tout le chemin qu’ils les menaient à l’entrée de l’école, Lily contempla son aimé, totalement perdu dans ses pensées. Sa main réchauffant sa taille, Lily se questionnait intérieurement sur la probabilité que le sujet sur laquelle Livio méditait la concernait. Peut-être une chance sur deux, non moi que ça, une chance sur trois, une chance sur cinq. Peut-être pensait-il à la meilleure manière de la larguer ? Mais à quoi pensait-elle encore ? Son sentiment de panique et d’insécurité envers les hommes en général prenait vraiment le dessus sur tout le reste. Livio ne lui avait-il pas prouvé plusieurs fois ses sentiments dans la soirée ? Lily savait que oui, mais elle ne pouvait s’en empêcher.

Livio paraissait tellement concentré qu’elle n’osa même briser le silence en parlant, de peur de le déranger. Lily n’aimait pas. La quiétude qui régnait était trop dure à supporter, mais Lily résista. Cependant, la privation qu’elle devait subir était insupportable, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir écouter encore et toujours le son suave et mélodieux qui sortait de ses lèvres chaque fois qu’il ouvrait la bouche... Et ses lèvres ... Les plus douces au monde. Lily appréciait le fait que Livio s’occupait d’elle comme si elle était en porcelaine, comme si elle était une poupée. Elle aimait lorsqu’il l’embrassait, l’enlaçait, lui parlait ... Tout en lui la faisait rêver.

Elle se sentait enfin importante pour quelqu’un bien qu’elle le connaissait depuis peu. La porte d’entrée arriva trop vite au goût de Lily. Une boule se créa au niveau de l’abdomen, la perspective de devoir se séparer approchait à grand pas, et désormais chaque minute comptait.

Alors qu’ils montaient les marches pour s’en doute se rendre à l’intérieur, Lily retient le bras de son aimé. Que pouvait-elle faire d’autre ?

-Livio, je voulais te dire merci. Merci pour cette merveilleuse soirée que j’ai passé en ta compagnie. C’est la meilleure depuis bien longtemps.

Lily s’accrocha au cou de Livio et l’embrassa doucement.

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Livio continua à marcher préoccupé parce qu'il venait de penser. Il avait de ces idées franchement. Bref, il se reprit lorsque Lily attrapa et retint son bras. Le jeune homme se retourna et reporta son attention sur sa petite amie. Il était surprit, intrigué même qu'elle l'arrête en haut des marches. Ils n'étaient pas encore à l'intérieur, pas encore au chaud. Elle risquait d'avoir encore froid. Qu'est-ce qui pouvait bien motiver un tel geste chez elle ? Le Poufsouffle croisa le regard de son aimée au moment où elle commençait à parler. Les premiers mots lui brulèrent le cœur et son trouble allait croissant à mesure que Lily s'exprimait. Il ne pensait pas que de telles paroles seraient prononcées si tôt. C'est comme si ils se disaient au revoir maintenant. Même si elle était affectueuse dans son regard comme dans ses mots, cela lui rappela qu'ils devaient se quitter. En revanche Livio ne pu rien répliquer. Comment était-ce possible de dire quelque chose, alors qu'il la voyait s'avancer vers lui ? Un éclair d'intuition traversa les prunelles du jeune homme et il recueillit Lily dans ses bras tandis qu'elle venait se blottir contre lui.

Il ne pensait pas, cependant, que se serait plus qu'un câlin et quand elle mit ses bras autour de son cou la surprise fut plus grande que le ravissement. Cela ne l'empêcha pas de la serrer contre lui, de cueillir ses lèvres comme si c'était le plus beau des cadeaux. Il alla même jusqu'à la soulever de terre. Cette simple action lui parut agréable. Ses yeux, bien que fermés, s'étirèrent en une ligne amusée, et il se surprit à sourire. Rompant le baiser il regarda sa petite amie de ses iris rieuse.

- Ma toute belle, ça a l'allure d'un adieu ce que tu me fais là. On se voit demain tu sais, me fais pas le coup de "j'ai passé une bonne soirée". Demain arrivera plus tôt que tu ne crois.

Il la déposa par terre doucement.

- Tout est clair dans ma tête, et même si ça ne me fait pas plaisir de devoir te quitter. Ce n'est jamais que quelques heures. En plus tu es gelée et je préfère que tu ailles te réchauffer plutôt que de te voir sur un lit à l'infirmerie demain.

En réalité, Lily avait justement choisi de s’arrêter juste à la porte d’entrée car elle savait que Livio s’en irait dès celle-ci franchise, étant donné que pour accéder à la porte de la Salle Commune des Poufsouffle, il fallait descendre l’escalier qui partait du Hall d’entrée. Elle avait juste tenté de reculer le moment de leur séparation. Lorsqu’elle l’embrassa, Livio eut l’air surprit mais cependant ravi. Ses bras enserrèrent sa taille, et Lily se sentit s’envoler doucement dans les airs, plus qu’aux anges. Lily se laissa faire, appréciant cette magnifique sensation que l’homme de ses rêves venait de lui offrir. La jeune fille remarqua le doux sourire qui ornait son visage si adorable et délicat, et ne put s’empêcher ses lèvres de s’étirer pour faire de même. Lily aperçut également ses yeux noisette qui avaient l’air de se moquer d’elle, même si elle savait que ce n’était guère le cas.
Lily apprécia le surnom que son petit ami venait de lui donner, elle aimait comment il prenait soin d’elle, les surnoms affectueux faisaient partis des choses qu’elle ne pouvait maintenant plus se passer. Surtout venant de lui où ils prenaient toute leur ampleur. La Gryffondor sourit en entendant que lui pensait que la nuit passerait vite. Mais Lily n’en était pas si sûre.

-Je sais que ce n’est que pour quelques heures. Cela n’empêche pas d’être déjà impatiente de voir demain arriver très vite.

Lily poussa la porte avec difficulté, attrapant la main chaude de Livio pour l’emmener à l’intérieur. La chaleur du château la fit suffoquer, mais elle n’ignorait pas qu’il ne faisait pas vraiment chaud, c’était juste le vent et la température de dehors qui étaient froids. Livio était très prévenant, mais cela ne suffisait pas.
Lily posa délicatement la main sur la joue de son aimé, et murmura :

-Livio, je ... euh ... Je ...

Les mots qui illustraient tout les sentiments de son coeur restèrent bloqués traîtreusement au fond de sa gorge. Lily voulait le lui dire, mais son cerveau lui refusait. Elle lui donna une dernière étreinte, et se sépara de lui, s’élançant vers les escaliers alors que lui était sensé prendre ceux qui menaient à sa salle.

-Passe une bonne nuit Livio, on se voit au petit-déjeuner.